Le virus du sida pourrait se transmettre via un tatouage, une étreinte, un verre d’eau partagé, ou une poignée de main, tandis que la pilule du lendemain, un produit de toilette intime, voire un comprimé de paracétamol constitueraient des barrières efficaces pour se prémunir du virus. Autant d’idées reçues – et fausses – qui circulent toujours 40 ans après la découverte du virus du sida, et qu’il est nécessaire de combattre pour enrayer la maladie et lutter contre toute forme de stigmatisation. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, en voici cinq à balayer d’un revers de la main.
Le sida a disparu
FAUX. Moins présent dans les médias depuis plusieurs années, le sida n’a pas (encore) disparu. Si les traitements permettent aux personnes porteuses du VIH de «vivre mieux», ils ne les guérissent pas. De la même façon, les avancées scientifiques ont également permis de faire reculer le taux de mortalité, mais 630.000 personnes sont décédées de maladies liées au sida dans le monde en 2022, d’après des données publiées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’autorité sanitaire mondiale révèle également qu’environ 39 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, et 1,3 million ont été nouvellement infectées, toujours en 2022.
Le VIH et le sida, c’est pareil
FAUX. Il y a une différence entre l’infection par le VIH et le sida. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) peut, sans traitement, être responsable du syndrome d’immunodéficience acquise (sida), phase la plus avancée de l’infection au VIH. Autrement dit, une personne qui a le sida est forcément infectée par le VIH alors que le contraire n’est pas vrai. Une personne infectée par le VIH n’a pas forcément développé le sida; d’où l’importance des traitements.
Une personne porteuse du VIH sous traitement peut transmettre le virus
FAUX. Si le préservatif demeure indispensable pour prévenir tout risque de transmission, une personne prenant «un traitement antirétroviral tous les jours tel que prescrit et [atteignant] et [maintenant] une charge virale indétectable n’a aucun risque de transmettre le virus à un partenaire séronégatif pour le VIH», rappelle Sida Info Service. Il s’agit du fameux «I = I», à savoir Indétectable = Intransmissible.
La prise d’un contraceptif oral empêche de contracter le VIH
FAUX. Si le préservatif et la pilule permettent tous deux d’éviter une grossesse non désirée, ils n’ont pas le même pouvoir en matière de transmission du VIH. Placé correctement et bien utilisé, le premier permet effectivement d’empêcher la transmission du VIH, alors que la seconde n’est absolument pas un moyen de prévention.
Le VIH peut se transmettre par un baiser
FAUX. Les méconnaissances sur les modes de transmission ont la vie dure malgré les nombreuses campagnes d’information sur le sujet. Le VIH ne se transmet ni par un baiser, ni par une piqûre de moustique, ni en utilisant les toilettes publiques, ni lorsque vous buvez dans le verre d’une personne séropositive. Pour faire plus simple, il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse, donc pas de transmission par la salive, la toux, ou la transpiration. «Le VIH se transmet le plus souvent lors de rapports sexuels non protégés s’il y a pénétration vaginale ou anale, (…) par un contact important avec du sang contaminé lors de partage de matériel d’injection ou en cas d’accident d’exposition (pour les soignants)», rappelle Santé Publique France.