Voici les conseils d’une psychologue pour passer des fêtes sereines: «La déception est souvent à la hauteur des attentes»
Repas, actualités, cadeaux: comment aborder sereinement le réveillon de Noël? Voici les précieux conseils de la psychologue clinicienne Johanna Rozenblum.
Ce sont sans doute les fêtes les plus attendues de l’année, et pourtant… Elles cristallisent autant d’attentes que de craintes. Les fêtes de fin d’année sont synonymes de plaisir, de partage, et de convivialité, mais peuvent aussi rapidement tourner au vinaigre, à cause de l’actualité, d’un convive râleur, de questions trop pressantes (et même oppressantes), voire même du menu. Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne et auteure de l’ouvrage «Déconditionnez-vous!», donne de précieux conseils pour éviter les conflits lors de cette soirée festive, ou tout du moins parvenir à y faire face.
Harmonie, partage, bonne humeur… On attend beaucoup des fêtes de fin d’année que l’on a tendance à idéaliser. Faut-il mettre la barre moins haut pour éviter d’être déçu?
La déception est effectivement souvent à la hauteur des attentes. Si l’on attend des fêtes de fin d’année qu’elles viennent réparer une souffrance, rejouer le passé, ou mettre entre parenthèses des conflits, par exemple, le risque est que le rêve soit mis à mal par la réalité qui n’est pas toujours conforme à nos envies.
Les crises actuelles, qu’elles soient économique, environnementale, ou géopolitique, ne vont pas aider à passer des repas sereins. Faut-il absolument éviter ces sujets?
Il y a souvent des contrats tacites lors de ce type de fêtes familiales. Chacun souhaitant passer un moment apaisé, aura à cœur de ne pas aborder, le temps d’un repas, les sujets qui fâchent.
Et si malgré tout, ils étaient mis sur la table, comment gérer ce genre de situation?
Il y a différentes façons de gérer une situation qui pourrait créer des tensions. On peut, par exemple, ouvertement signifier que ce n’est pas le moment, ou répondre avec une touche d’humour pour botter en touche. Il est aussi possible – tout simplement – de ne pas relever le sujet.
On a toujours tendance à vouloir éviter ces conflits, mais finalement n’est-ce pas sain de débattre, de façon animée ou pas, sur des sujets d’actualité, peu importe l’occasion?
Oui évidemment, il est toujours sain de pouvoir aborder ces sujets, et il reste possible d’aborder tous les sujets durant les fêtes de fin d’année. Il s’agit plutôt de la façon que chaque famille a de vivre ces instants. Certaines considèrent que les fêtes de fin d’année ne font pas exception et que les débats d’actualité restent possibles, d’autres préfèrent mettre le temps d’un soir le quotidien de côté pour se consacrer à la famille, à leur foi ou à la magie de Noël, par exemple.
En amont, y a-t-il des choses à faire, sur soi-même ou vis-à-vis de ses proches, pour que les fêtes se déroulent sous les meilleurs auspices?
Chacun sait bien en général ce qui crée de la tension chez lui. En connaissance de cause, il est donc possible de ne pas tomber dans le panneau de rentrer dans l’invective d’un oncle polémique, d’un parent râleur, ou de quiconque qui, même inconsciemment, créerait un climat tendu.
Ils devraient être synonymes de plaisir et de bonheur, mais les cadeaux peuvent en réalité être source, à défaut de conflits, de déception ou de frustration. Comment gérer cette situation particulière?
L’adulte est censé pouvoir gérer aisément ce genre de situation et considérer que l’intention prime sur la valeur du cadeau. Pour les enfants, l’apprentissage de la tolérance à la frustration est un exercice qui fait partie de son éducation. C’est le rôle des parents d’accompagner l’enfant à tolérer les émotions qu’il gère mal en verbalisant, en écoutant l’enfant et en l’aidant à voir la situation d’une autre manière.
Il y a aussi le stress généré par la préparation du repas, la réception des convives, et ce alors que ces fêtes sont synonymes de plaisir… Comment éviter l’épuisement, physique et émotionnel, le soir même du réveillon?
La fête doit rester une fête! Si elle se transforme en contrainte, il faut savoir demander de l’aide, ou déléguer en faisant participer plus de monde au bon déroulé des événements.
Quels sont les trois conseils que vous donneriez aux familles pour passer des fêtes sereines?
Respecter le bien-être de chacun en mettant le temps d’un soir les sujets de tensions de côté, profiter les uns des autres en mesurant que c’est une chance de pouvoir être réunis, et enfin créer de bons souvenirs pour toutes les générations de la famille afin que ces instants restent des moments attendus chaque année.
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