Vous n’êtes pas un couche-tôt? Voici trois bonnes raisons de le devenir!

Etes-vous plutôt team lève-tôt ou couche-tard? Cette question a priori banale pourrait se révéler bien plus importante qu’on ne le croit, pour la santé tout du moins.

On faiblit
par
ETX Daily Up Studio
Temps de lecture 5 min.

Les études se succèdent depuis longtemps pour mettre en lumière les avantages et inconvénients d’un coucher hâtif ou tardif, avec des révélations parfois farfelues. Reste que si l’on se concentre sur la santé, physique et mentale, il semblerait que les noctambules aient tout intérêt à avancer l’heure du coucher.

On connait l’importance de la durée et de la qualité du sommeil, mais les heures de coucher et de réveil peuvent également avoir un impact sur la santé et le bien-être des populations. Un facteur qui intéresse de près les scientifiques à travers le monde, multipliant les recherches pour déterminer les conséquences, qu’elles soient positives ou négatives, d’un coucher précoce ou au contraire tardif. Certains sont même allés jusqu’à établir des parallèles entre l’heure du coucher et le quotient intellectuel, la créativité, et même le niveau de revenus. Les couche-tard seraient ainsi susceptibles d’avoir des revenus plus faibles, à en croire des chercheurs finlandais. Et cela ne serait pas le seul inconvénient si l’on se fie aux études réalisées sur le sujet.

Un risque accru de diabète

C’est une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine qui a récemment relancé le débat sur l’heure du coucher. Des travaux menés par des chercheurs du Brigham and Women’s Hospital y suggèrent que le chronotype du soir, qui correspond au fait de se coucher et de se réveiller tardivement, est associé à un mode de vie moins sain et un risque accru de diabète. Pour aboutir à ces résultats, les scientifiques ont analysé les données de 63.676 infirmières, collectées entre 2009 et 2017, intégrant de nombreux paramètres comme le chronotype, le régime alimentaire, l’indice de masse corporelle, la consommation de tabac et d’alcool, l’activité physique, ou encore les antécédents de diabète. Ils ont ensuite comparé ces données à celles concernant le suivi de diabète à partir d’auto-évaluations et des dossiers médicaux.

Résultat: les personnes considérées comme des couche-tard et lève-tard étaient plus susceptibles de développer un diabète de type 2, avec un risque accru de 72% avant la prise en compte d’autres facteurs liés au mode de vie, et de 19% après considération de ces paramètres. Les chercheurs ont également observé une plus grande propension à consommer de l’alcool, et en plus grande quantité, à manger de façon peu saine, à fumer, et à moins dormir, chez les oiseaux de nuit. «Lorsque nous avons contrôlé les comportements malsains liés au mode de vie, la forte association entre le chronotype et le risque de diabète a été réduite mais est restée», a déclaré le principal auteur de l’étude.

Entre 22h et 23h pour la santé cardiaque

Quelle est l’heure de coucher idéale pour réduire le risque de maladies cardiaques? C’est la question à laquelle a tenté de répondre une équipe de chercheurs britanniques, dont les travaux ont été publiés en 2021 dans la revue European Heart Journal – Digital Health. «Le corps possède une horloge interne de 24 heures, appelée rythme circadien, qui aide à réguler le fonctionnement physique et mental. Bien que nous ne puissions pas conclure au lien de causalité de notre étude, les résultats suggèrent que des heures de coucher précoces ou tardives pourraient être plus susceptibles de perturber l’horloge biologique, avec des conséquences néfastes sur la santé cardiovasculaire», a expliqué le Dr David Plans, de l’université d’Exeter, l’un des auteurs de ces travaux.

On l’aura compris, il n’est pas question ici d’être un couche-tôt ou un couche-tard pour préserver sa santé cardiaque, mais d’adopter une heure de coucher bien précise. Après avoir analysé les données de plus de 88.000 personnes âgées de 43 à 79 ans, recrutées entre 2006 et 2010 (horaires d’endormissement et de réveil via un accéléromètre et suivi cardiovasculaire), les chercheurs ont suggéré que le coucher devait avoir lieu entre 22h et 22h59 pour réduire le risque de développer une maladie cardiovasculaire. Ils ont précisé que le risque était 25% plus élevé lorsque les oiseaux de nuit s’endormaient à minuit ou plus tard, et 24% plus élevé lorsque les couche-tôt tombaient dans les bras de Morphée avant 22h.

Un lien avec les troubles de l’anxiété

L’heure du coucher pourrait également impacter la santé mentale, ou tout du moins être associée à des niveaux élevés de stress et d’anxiété. C’est ce qu’ont montré des chercheurs de l’université de Binghamton, aux Etats-Unis, en 2014. Publiés dans la revue Cognitive Therapy and Research, leurs travaux ont porté sur un panel restreint de 100 jeunes adultes qui ont rempli une batterie de questionnaires et réalisé des tâches informatisées, puis ont fait savoir s’ils étaient du matin ou du soir. A l’issue de leurs recherches, les scientifiques ont conclu que les personnes qui dormaient moins longtemps et se couchaient plus tard étaient plus susceptibles d’être submergées par des pensées négatives, et ce de manière répétitive, que les autres.

«S’assurer que le sommeil est obtenu au bon moment de la journée peut être une intervention peu coûteuse et facilement diffusable pour les personnes dérangées par des pensées intrusives», ont fait savoir les principaux auteurs de l’étude dans un communiqué. Et d’ajouter: «Si d’autres découvertes confirment la relation entre le rythme du sommeil et les pensées négatives répétitives, cela pourrait un jour conduire à une nouvelle voie de traitement des personnes souffrant de troubles d’intériorisation». A noter qu’il n’y a ici pas de relation de cause à effet directe entre l’heure du coucher et les niveaux d’anxiété, ces derniers pouvant tout à fait amener hommes et femmes à s’endormir plus tardivement et influer sur la qualité de sommeil. Mais l’heure du coucher pourrait jouer un rôle dans le traitement de certains troubles.

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