Bientôt la fin de «The Walking Dead»: la showrunneuse Angela Kang nous dévoile quelques secrets de production
Encore 16 épisodes et ‘The Walking Dead’ sera terminé. La série qui a ramené les zombies au sommet des monstres de l’horreur, arrive à la fin de sa 11e et dernière saison. Peu de gens connaissent mieux le monde apocalyptique dans lequel les personnages principaux tentent de survivre qu’Angela Kang qui, en tant que ‘showrunneuse’, dirige la série depuis trois saisons déjà.
Vous êtes désormais showrunneuse, mais vous écrivez des épisodes pour ‘The Walking Dead’ depuis la deuxième saison. Que faut-il idéalement dans ce genre d’histoires?
Angela Kang: «Bonne question. D’abord, il faut que ça parle de quelque chose qui nous fait peur. C’est l’essence de la série. Cela peut être des zombies, mais aussi de l’horreur psychologique ou une autre menace. Ensuite, il faut aussi quelque chose de beau et d’humain. Et dans le meilleur des cas, un rebondissement aussi. Lorsque Scott Gimple, un de mes prédécesseurs, est devenu showrunner, il nous a incités à chercher dans chaque épisode quelque chose de «triste, effrayant, beau, étrange et humain». Cela résume bien ‘The Walking Dead’.»
Vous-même avez écrit près de 30 épisodes, vous avez donc fait trucider des tas de zombies. Quel est votre ‘zombie kill’ préféré?
«Savez-vous lequel je trouve formidable? Celui sur la plage, dans le premier épisode de la 10e saison. Michonne tue trois zombies en leur fendant la tête avec son sabre de samouraï. Chez un de ces zombies, un globe oculaire est éjecté quand les deux moitiés de sa tête se détachent. Nous avons volé l’idée d’un des comics originaux. Nous avons essayé de reproduire exactement cette image. Pas simple, mais cela en valait la peine.»
Les BD originales de Robert Kirkman ont souvent une connotation politique. Pourquoi cette histoire d’une communauté qui tente de réinstaurer les classes sociales est-elle parfaite pour aujourd’hui?
«Je pense que beaucoup de gens se posent des questions sur les classes sociales. On trouve ça dans plusieurs séries populaires, du monde entier. Pensez à ‘Squid Game’. Cela nous intéresse tous. Que signifie être riche, ou ne rien avoir? Qui décide à quelle classe on peut appartenir? Si on est né dans une certaine classe, a-t-on vraiment une chance d’en sortir? Personnellement, j’ai pu aller loin, mais mon grand-père était un homme aisé en Corée qui a tout perdu et a dû partir en Amérique. Lui et mon père ont toujours porté cela en eux. Souvent, cela paraît purement arbitraire. C’est intéressant d’y réfléchir. Comment applique-t-on cela à une apocalypse?»
En tant que fille de parents sud-coréens, que pensez-vous de l’intérêt dont bénéficie actuellement le divertissement coréen?
«C’est magnifique. On fait aussi beaucoup de bonnes choses en Corée du Sud. Il y a pas mal d’années, le pays a beaucoup investi dans l’art et la culture, et cela porte ses fruits désormais. Durant la pandémie, je suis devenue très fan du groupe pop coréen BTS. (rires) Et je regarde beaucoup les séries coréennes ces derniers temps. Mais j’aime de toute façon découvrir des choses internationales. Nous vivons dans une société mondiale.»
Dans le premier épisode de la 11e saison de ‘The Walking Dead’, on voit un hwacha, une arme traditionnelle coréenne qui lance des flèches de feu. Une idée à vous?
«Non, un de mes scénaristes l’a proposée. Dans la salle d’écriture, nous avons entre autres un livre sur les armes anciennes, c’est là qu’il l’avait trouvée. J’ai tout de suite dit oui, car le truc a l’air si cool et dramatique et des gens ayant quelques connaissances technologiques pourraient le construire eux-mêmes dans une apocalypse.»
‘The Walking Dead’ existe depuis 2010 en tant que série télé, mais avec la pandémie, elle semble plus pertinente que jamais. Avez-vous vu, ces deux dernières années, des choses que vous pouviez utiliser dans les histoires?
«Cela peut sembler étonnant, mais nous lisons beaucoup de livres historiques pour étoffer la série. Sur des pandémies du passé, p. ex. Nous le faisons déjà bien avant l’arrivée du COVID-19. Nous avions réfléchi à la grippe espagnole de 1918, aux tensions qu’elle avait engendrées, au fait que certains groupes de population étaient plus touchés que d’autres. Quand on s’y plonge, on n’en revient pas des modèles cycliques qu’on découvre. D’un autre côté, j’ai vu en effet ces deux dernières années des choses qui iraient parfaitement dans notre série. Et des choses que je n’aurais jamais imaginées, comme la panique autour du papier de toilette.» (rires)
Cela pourrait peut-être vous être utile dans les séries spin-off qui sont en chantier?
«C’est en effet une possibilité. Nous trouverons peut-être une manière intelligente d’en parler dans une histoire sur comment tout a commencé.»
‘The Walking Dead’ – saison 11B, à partir du 21 février sur Disney+