Gillian Anderson interprète Eleanor Roosevelt dans «The First Lady»: «C’est encore un job ingrat»

Dans la série ‘The First Lady’, nous faisons la connaissance de trois femmes de présidents américains de différentes époques. La première, Eleanor Roosevelt, est l’épouse bien-aimée de l’acclamé Franklin D. Roosevelt – souvent appelé FDR. L’actrice qui l’incarne ici, est la célèbre Gillian Anderson (‘The X-Files’), qu’on a pu voir l’année dernière encore en Margareth Thatcher dans ‘The Crown’.

par
Ruben Nollet
Temps de lecture 4 min.

Comment avez-vous abordé ce rôle et quel a été le plus grand défi pour vous?

Gillian Anderson: «Je me suis énormément documentée. Mais cela n’est pas un défi, car j’adore le faire. Le moment le plus difficile, c’est quand toute la préparation est terminée et que vous devez, pour la première fois, marcher et parler comme ce personnage. Il faut un temps pour s’y habituer. Au début, vous vous sentez un peu comme un robot. Je me souviens d’avoir joué dans ‘Great Expectations’, d’après le roman de Dickens, il y a des années, et j’avais cherché très longtemps la bonne voix. Je l’avais en tête, mais arrivée sur le plateau, je me suis rendu compte que je n’avais pas de plan B. Si le réalisateur avait dit alors qu’il ne la trouvait pas terrible, j’aurais eu un sérieux problème. (rires) Aujourd’hui, je consulte d’autres personnes avant.»

Eleanor Roosevelt, a été première dame de 1933 à 1945. Quelle a été son importance?

«Dès que FDR a commencé à travailler sur le New Deal, son plan ambitieux pour sortir l’Amérique de la Grande Dépression, Eleanor est devenue aussi célèbre que son mari. Elle était en fait son lien avec le monde réel. Elle sentait qu’elle pouvait apporter sa petite pierre à l’édifice pour aider le plus possible d’Américains à se sortir de la pauvreté ou à digérer la SecondeGuerre mondiale ou à se battre pour les droits civiques… Elle a trouvé un moyen pour qu’on l’écoute vraiment, à une époque où personne ne s’intéressait à ce que les femmes avaient à dire.»

Est-ce difficile de jouer une personne qui a vécu il y a une centaine d’années?

«Vous devez vous fier au scénario et aux relations entre les personnages. Prenez la façon dont les hommes ont traité Eleanor quand le couple s’est installé à la Maison Blanche. Eleanor avait eu, jusque-là, une vie de privilégiée. Quand elle disait quelque chose, on l’écoutait. Une fois à la Maison Blanche, tout cela était fini. Tous ces conseillers n’avaient du temps que pour FDR, et Eleanor est devenue tout d’un coup une femme ordinaire, une épouse. Elle a dû apprendre à vivre avec ça, et elle s’est battue pour avoir une place, des responsabilités et du respect à la Maison Blanche. C’est d’ailleurs ce que les trois premières dames de la série ont en commun.»

La série a-t-elle changé votre regard sur le rôle d’une première dame?

«Ce qui est étrange, c’est que j’ai certainement autant appris des autres first ladies de la série que d’Eleanor Roosevelt. C’est, aujourd’hui encore, un job ingrat quelque part. Toute femme qui y survit, est une héroïne à mes yeux. Concernant Eleanor, j’ai été impressionnée de la savoir si bienveillante et gentille et compatissante. La seule chose qu’elle voulait faire dans sa vie, c’était être au service des autres. Elle voyait ça comme son devoir, de son réveil à son coucher. J’ai énormément d’admiration pour ça.»

Est-ce différent de jouer un personnage qui a vraiment vécu?

«Le grand avantage, c’est que vous pouvez trouver toutes sortes d’informations sur lesquelles vous baser. Tout ce que vous voulez savoir sur cette femme, a été écrit ou enregistré quelque part. Mais cela veut dire aussi une certaine responsabilité et pression, car il s’agit de quelqu’un que d’autres personnes connaissent vraiment. Vous devez donc y aller prudemment. Avec un personnage de fiction, vous avez plus de latitude, mais vous devez en faire vous-même une personne en trois dimensions. Vous devez vous-même combler tous les vides».

Review:

Eleanor Roosevelt. Betty Ford. Michelle Obama. Trois Américaines célèbres, trois époques différentes, trois fois le même rôle: celui de First Lady, l’épouse du président des États-Unis. La série ‘The First Lady’ parcourt constamment ces 100dernières années et montre la façon dont les trois premières dames ont vécu cette fonction, souvent ingrate. Comment se rendre utile, par exemple, quand les gens refusent de vous écouter et ne vous voient que comme un appendice de votre puissant mari? ‘The First Lady’ cherche le juste milieu entre les tensions privées qui en découlent et les défis sociétaux du moment. Elle offre en tout cas un regard unique sur un univers que la plupart des gens ne connaissent pas, à la fois glamour et frustrant pour les femmes en question. Ce à quoi il faut s’habituer toutefois, ce sont les interprétations inégales. Michelle Pfeiffer brille en Betty Ford, devenue première dame à contrecœur. Gillian Anderson quant à elle a du mal à oublier la dentition proéminente d’Eleanor Roosevelt, tandis que Viola Davis présente une Michelle Obama qui a une étrange façon de parler. Dommage, car la série est bien sinon. 3/5