Bruxelles veut devenir plus verte et agréable grâce aux arbres fruitiers
Se balader en ville et croquer à pleines dents dans les fruits que l’on récolte en chemin. Cette image idyllique pourrait devenir une réalité demain à Bruxelles.
Une ville verger
Il faut dire qu’outre l’aspect nourricier, les arbres rendent toute une série de services écosystémiques, favorisant la résilience de la ville face aux changements climatiques. Ainsi, pour rafraîchir la ville en période de canicule, réguler l’eau de pluie, réduire et filtrer une partie des pollutions mais aussi pour embellir le cadre de vie des Bruxellois, la ville a lancé un vaste plan visant à planter plus d’arbres sur son territoire (trottoirs, squares, parcs, et autres interstices urbains…). C’est bien simple: la Ville souhaite en planter «partout où cela est possible». Et parmi ces arbres, de nombreux fruitiers. Objectif: faire de Bruxelles un véritable verger urbain.
Dans le cadre de la première semaine de l’arbre, l’année dernière, Bruxelles a déjà planté des dizaines de fruitiers. Et il ne s’agit pas que de nos «traditionnels» pommiers ou poiriers, mais bien de figuiers, des cognassiers et des petits fruitiers comme les framboisiers et myrtilliers. L’opération se poursuit, annonce la ville, et d’autres fruitiers seront plantés, au plus tard, pour le mois d’avril.
Le bon arbre au bon endroit
Mais quelles essences sont-elles les plus adaptées au contexte urbain? Comment s’adapteront-elles au changement climatique en plein centre-ville? Et comment le fruitier peut-il améliorer la résilience de Bruxelles? C’est à ces questions que le projet ARBRES [Arboriculture Régionale Bruxelles pour une Résilience Écologique et Solidaire] entend répondre, via la plantation d’«arbres test» à Forest et Uccle. Cette vaste étude sera menée durant trois ans par les partenaires impliqués dans le projet: le Centre d’écologie urbaine (CEU), l’ASBL Velt, Bruxelles Environnement et les administrations communales.
Les citoyens seront associés à chaque étape du projet: plantation, culture, récolte… «On voit aussi une forte envie des citoyens de se réapproprier l’espace public et de le rendre plus comestible», explique Catheline Pieters, accompagnatrice de recherche pour l’ASBL Velt. «Que ce soit via des potagers de quartiers, ou des collectifs pour la plantation de fruitiers en rue. Car le comestible crée du lien.»
Et qu’adviendra-t-il de ces fruits? Ils pourraient être récoltés, transformés et distribués localement, notamment, dans une optique solidaire, via les CPAS.
Si le projet ARBRES apportera son lot de réponses à l’enjeu de la fruiticulture urbaine, la ville verger reste à inventer.