Débordements lors de la manifestation anti-pass sanitaire: qui sont les émeutiers qui ont provoqué de nombreux dégats?
Ce dimanche, la police a procédé à 42 arrestations administratives et deux arrestations judiciaires en marge de la manifestation contre les mesures sanitaires qui a traversé la capitale. Trois officiers ont notamment été blessés lors de ces débordements. Au lendemain des faits, la question de l’identité de ce petit groupe de casseurs, parmi les 35.000 participants, demeure.
Hier, la manifestation anti-pass sanitaire a rassemblé 35.000 personnes qui ont marché depuis la gare du Nord jusqu’à la petite rue de la Loi, de 13h00 à 17h00. Ils sont nombreux à être venus en train. De plus, 32 bus ont transporté les participants à Bruxelles. L’immense majorité des manifestants ont défilé de façon pacifique, mais la situation a dégénéré avec certains d’entre eux.
Vers 15h30, un groupe a cherché la confrontation avec les forces de l’ordre près de la rue Joseph II et de la rue du Commerce. Des projectiles ont été lancés. La police est encore intervenue. Vers 16h00, un conteneur et des palettes ont été incendiés dans la rue Joseph II. Peu avant 16h30, des véhicules de police ont été endommagés près de la place Madou. Plusieurs poubelles ont été incendiées. Des barricades ont été mises en place et incendiées dans la rue du Nord et l’avenue de la Joyeuse Entrée. L’arroseuse a de nouveau été employée peu avant 17h00 au niveau du rond-point Schuman au motif qu’il y aurait eu des jets de projectiles pyrotechniques.
La plupart des personnes se sont dispersées peu après leur arrivée dans la petite rue de la Loi, mais quelques milliers de personnes étaient encore sur place à 17h00, heure de dislocation prévue. La police a alors annoncé sur Twitter qu’elle allait commencer à procéder à des arrestations. Les policiers ont commencé à pousser et à regrouper des participants restants dans le parc du Cinquantenaire en vue de leurs arrestations. 42 personnes ont donc fini par être arrêtées administrativement, et deux autres casseurs ont été arrêtés judiciairement.
Qui sont-ils?
Dans les rangs des casseurs, on retrouve principalement des militants de droite et d’extrême droite. Le président du Vlaams Belang était d’ailleurs présent à la manifestation avant que celle-ci ne dégénère. Par ailleurs, des Néerlandais, des membres de bandes de motards, ainsi que certains ultras de l’Antwerp, du Beerschot, d’Ostende ou de Bruges avaient fait le déplacement et étaient présents lorsque tout a dégénéré.
Certains Bruxellois se sont mêlés aux émeutiers en fin d’après-midi pour provoquer des dégats supplémentaires. Il s’agit là de la manifestation la plus violente dans les rues de la capitale depuis celle du mouvement «Black Lives Matter» en juin 2020, selon la police.
Une manifestation nerveuse
Du côté des «Klokkenluiders voor Vrijheid» (les lanceurs d’alerte pour la liberté), on déplore que des casseurs se soient mêlés au rassemblement pacifique: «À un moment donné, le cortège a été divisé en deux, le groupe à l’arrière a été la cible de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Quand je suis monté sur la scène, j’ai également été visé. Ils m’ont ensuite fait descendre et nous avons dû quitter les lieux. Une pure provocation. Je ne vais pas blâmer la police mais certaines personnes n’avaient rien à voir avec cette manifestation pacifique et l’ont transformée en véritable champ de bataille. Il faut quand même souligner qu’une foule immense s’est déplacée ici et que la plupart des manifestants étaient nourris de bonnes intentions. Malheureusement, d’autres n’étaient là que pour se défouler. Contrairement à ce qu’affirment certains médias, les incidents n’ont pas été causés par des ‘manifestants’. C’est faux. Je condamne la violence mais elle reflète aussi le niveau de nervosité de la population et c’est plutôt une bonne nouvelle. Maintenant, nous devons réfléchir soigneusement à la façon dont nous pouvons transmettre ce message fédérateur, comment aller de l’avant.»
Le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close (PS), a «fermement condamné» hier soir ces débordements et a demandé à la police d’analyser les images des caméras de surveillance et celles sur les réseaux sociaux pour condamner les responsables.