Plusieurs milliers de personnes ont marché dans Bruxelles en soutien avec l’Ukraine
Environ 5.000 personnes, selon le comptage définitif de la police de Bruxelles-Ixelles, se sont rassemblées dimanche à compter de 13h00 sur le boulevard roi Albert II, au croisement avec le boulevard Baudouin, en soutien avec le peuple ukrainien. Les manifestants se sont mis en mouvement vers 14h00 en direction de la place Jean Rey. La manifestation a commencé à se disloquer après 16h00.
Des slogans sur des pancartes comme «Stop à la guerre», «Europe, sois courageuse, agis maintenant» ou «Fermez le ciel» ressortaient de la foule, colorée par des drapeaux ukrainiens et d’autres de pays d’Europe de l’Est. Des personnes portaient des fleurs jaunes entourées de rubans bleus. «Russes, rentrez chez vous!», a scandé la foule.
«Soutenez l’Ukraine par tous les moyens possibles», a plaidé Yana Brovdiy, une des organisatrices, membre de l’organisme Promote Ukraine. «Les Ukrainiens ne veulent pas devenir des réfugiés en Europe. Ils veulent se défendre et garder leur pays.»
De nombreux ressortissants ukrainiens étaient présents, parmi lesquels Maria 38 ans. «Notre principale demande est de fermer le ciel. Mes parents qui sont pensionnés travaillaient dans une centrale nucléaire au sud (Konstantinovka). Ils vivent toujours à proximité et mon père qui est malade ne peut pas quitter le pays. On craint actuellement le même type d’attaque qu’il y a eu contre la centrale de Zaporijjia. C’est fou… Je suis sûre que si on ferme le ciel, la guerre pourrait rapidement prendre fin», a-t-elle espéré.
«L’Europe pourrait être menacée»
Olena, une Ukrainienne qui vit en Belgique depuis 14 ans, fait elle preuve de peu d’optimisme. «Je pense que les plans de Poutine visent à dépasser les frontières ukrainiennes. La Moldavie et la Géorgie, mais aussi l’Europe pourraient être menacées. Les Ukrainiens sont courageux, mais ils ont besoin d’aide et d’armes, car l’Ukraine est un pays trop petit pour gagner contre la grande Russie.»
Des Belges comptaient aussi parmi la foule cosmopolite. «Voir ces gens qui perdent tout, ces maisons de village rasées pour rien, c’est insoutenable…», a partagé Pierre Demaret, un ancien recteur de l’Université libre de Bruxelles (ULB). «Je n’étais plus venu manifester depuis très longtemps. À 18 ans, j’avais fait des manifestations contre la guerre au Vietnam. Cela fait remonter beaucoup de choses pour notre génération dorée. Pour la première fois dans l’histoire de l’Europe, on approchait d’un siècle sans guerre. On est dans un moment de bascule. Toute l’Europe va se réarmer. (…) Poutine apparaît isolé et s’est isolé de plus en plus lui-même, mais le risque d’effet boule de neige est important», a-t-il craint.
Revoir à la guerre de si près a ravivé un sentiment européen chez d’autres manifestants. «Je suis choquée et je me dis que j’ai beaucoup de chance de faire partie du projet européen, qui est un projet de paix», a confié une manifestante de 48 ans qui est d’origine italienne.
Christine, une Bruxelloise de 59 ans est venue manifester en solidarité avec le peuple ukrainien, comme elle l’avait fait pour le peuple syrien. «J’aimerais que cette crise soit l’occasion pour l’Europe de repenser l’accueil. Une famille syrienne fait aujourd’hui partie de mes amis. Elle a pu être accueillie en 2015, mais après avoir reçu les papiers, le parcours du combattant est loin d’être terminé. Mes amis syriens ont dû vivre pendant trois ans dans des logements indignes. Trouver du travail est dur, l’accompagnement dans les écoles peu développé…»