Préavis de grève dans les prisons bruxelloises en raison de la surpopulation carcérale
Les syndicats CGSP et SLFP ont réactivé jeudi le préavis de grève lié à la surpopulation et au manque de personnel pour les prisons de Saint-Gilles, Forest et Berkendael, déposé le 2 novembre et suspendu le 10 novembre, a indiqué jeudi en fin de journée Joachim Vermaeren, délégué syndical CGSP-ACOD à la prison de Saint-Gilles. Une grève de 48 heures sera organisée du 1er décembre à 22h au 3 décembre à 22h. Un service minimum sera assuré ces jours-là avec le soutien de la police.
C’est avant tout la maison d’arrêt de Saint-Gilles qui est concernée. La population carcérale y dépasse toujours les 900 détenus, ce qui était déjà le cas le 2 novembre, alors que la capacité maximale est fixée à 850 places. Des transferts devaient avoir lieu pour désengorger la situation, mais des places n’ont pas toujours pu être trouvées dans les autres établissements pénitentiaires, également surpeuplés.
«Peu des propositions faites il y a deux semaines ont été mises en application», commente le syndicaliste. «Les briefings quotidiens entre les responsables d’ailes et l’autorité ne sont pas mis en place. On a fait des essais pour laisser 30 minutes aux agents pour manger, mais cela ne fonctionne pas encore».
Plus de nouveaux détenus
Le bourgmestre Charles Picqué a pris mardi un arrêté pour interdire l’entrée de nouveaux détenus à la prison de Saint-Gilles, mails le syndicaliste remarque que des polices autres que la police locale de Bruxelles-Midi (Anderlecht, Saint-Gilles et Forest) emmènent encore des détenus à la prison.
Pour rappel, une aile de la prison de Saint-Gilles a été mise en quarantaine le dimanche 31 octobre en raison d’un cluster de coronavirus. Des discussions sur la surpopulation et le manque de personnel ont mobilisé les agents et syndicats le mardi suivant et un préavis de grève a été déposé. Des négociations ont débouché sur un accord la semaine suivante.
L’urgence de mesures concrètes
Le Conseil Central de Surveillance Pénitentiaire insiste, quant à lui, jeudi sur l’urgence de prendre des mesures concrètes afin de prévenir une crise humanitaire au sein des prisons, les taux élevés de contaminations aggravant les conditions de détention liées à la surpopulation et à l’insuffisance de personnel pénitentiaire. Le CCSP appelle par ailleurs à une gestion de la 4e vague de la COVID-19 dans le respect des droits fondamentaux des personnes détenues. Il remarque que la population carcérale compte actuellement 10.933 détenus pour 9.611 places, que le taux d’absentéisme du personnel pénitentiaire approche les 20% et que le taux de contamination des détenus et des agents ne cesse d’augmenter.