Et si vous retourniez au musée… grâce à Pornhub?
Les collections du Prado, de la National Gallery et du musée d’Orsay regorgent de trésors inestimables. Parmi eux se trouvent des toiles et des sculptures assez osées, que Pornhub a décidé de faire découvrir au public à travers un nouveau guide interactif. Attention: il ne convient pas aux esthètes les plus jeunes.
«Classic Nudes» permet aux esthètes de se plonger dans des nus comme «La Naissance de Vénus» de Botticelli, «La Maja nue» de Francisco de Goya et, bien entendu, «L’origine du monde» de Gustave Courbet. L’histoire de ces toiles emblématiques est abordée en détail par l’actrice pornographique américaine Asa Akira, dont les descriptions sont bien loin de celles que l’on pourrait trouver dans des panneaux d’exposition.
Elle revient notamment sur la genèse de «Le Bain turc», dans lequel Ingres dépeint un groupe de femmes nues dans un harem. Cette toile est restée momentanément dans la collection du prince Napoléon, avant qu’il ne l’échange contre un portrait de l’artiste aujourd’hui conservé à Chantilly. Mais pour Asa Akira, c’est une tout autre histoire. «À l’origine, le prince Napoléon de France avait commandé cette œuvre d’art, mais sa femme n’a rien voulu savoir et l’a obligé à la rendre. À l’époque, c’était comme si on annulait votre abonnement à Pornhub Premium, et c’était tout aussi désolant que ça l’est aujourd’hui», affirme-t-elle, non sans humour.
Même description décalée pour la toile «Samson et Dalila» de Rubens, à travers laquelle l’actrice revient sur cette légende biblique. «Samson était si fort que ses ennemis, les Philistins, n’arrivaient pas à trouver comment le tuer. Ils ont donc recruté la bombe biblique Dalila pour découvrir sa faiblesse et, grâce à son pouvoir de séduction, elle a convaincu notre héros de révéler son secret. Quoi qu’il en soit, il s’avère que les cheveux de ce grand garçon sont la source de sa force, ce qui soulève bien sûr la question: Ses poils pubiens étaient-ils, eux aussi, magiques?», s’interroge-t-elle.
Pornhub propose aux amateurs d’art de découvrir les nus mis à l’honneur dans «Classic Nudes» sur un site dédié, mais également dans les six musées qui les accueillent tous les jours de l’année. Une façon de «pousser le public à visiter, explorer et ressentir à nouveau de l’amour (ou de la passion) pour ces institutions culturelles», selon le géant de la pornographie.
Et elles en ont grand besoin. Si la plupart des musées européens ont rouvert leurs portes depuis plusieurs semaines, ils sont loin de susciter le même engouement qu’avant le début de la pandémie. Selon le New York Times, les institutions muséales du Vatican n’accueillent que 5000 visiteurs le week-end, alors qu’elles avaient l’habitude d’en recevoir 22 000 chaque jour. Le constat est le même en France, bien que les chiffres officiels sur la fréquentation des musées du pays ne seront disponibles qu’au trimestre prochain.
Le public s’est-il lassé des musées, ou s’est-il trop habitué à la multitude d’initiatives en ligne qu’ils ont lancées face à la crise sanitaire? Peut-être, mais tout ne semble pas perdu pour autant. Début juillet, plus d’un million de personnes ont poussé les portes de plus de 1000 musées en France à l’occasion de la 17ème édition de la Nuit européenne des musées. Ils ont été nombreux à se rendre au musée d’Orsay, à l’Institut du monde arabe, au domaine national de Versailles mais surtout au musée de l’Armée. «La joie de vous avoir retrouvés est tout simplement immense… Un grand merci!», a déclaré l’établissement sur son compte Twitter.