FN Meka, le rappeur-robot et star de TikTok, accusé de racisme et viré son label
C’est le premier robot rappeur au monde, et aussi le premier à avoir été évincé de sa maison de disques. FN Meka, véritable star sur TikTok, a été accusé de véhiculer des stéréotypes racistes sur les personnes noires.
C’est le groupe d’activistes américains Industry Blackout qui, après une campagne sur les réseaux sociaux, a écrit mardi à Capitol Records, filiale de Universal Music, pour dénoncer FN Meka, «une insulte directe à la communauté noire et à [sa] culture».
Ayant «signé» un contrat il y a dix jours, le rappeur virtuel, création de l’intelligence artificielle, ne fait plus partie depuis mercredi 24 août de la maison de disques, qui a «rompu ses liens avec le projet FN Meka, avec effet immédiat», selon un communiqué du groupe Capitol Music.
Un «amalgame de stéréotypes et d’insultes»
«Nous présentons nos plus profondes excuses à la communauté noire pour notre absence de sensibilité en ayant signé pour ce projet sans nous être interrogés suffisamment sur son équité et sa créativité», a reconnu la maison de disques dans un communiqué.
Industry Blackout avait dénoncé «un amalgame de stéréotypes grossiers, d’appropriations [culturelles] d’artistes noirs et d’insultes contenues dans les paroles».
FN Meka est notamment accusé d’avoir utilisé le fameux «N-word» en anglais, mot devenu imprononçable aux États-Unis en raison du caractère jugé raciste, insultant et injurieux à l’égard des personnes noires.
10 millions d’abonnés
Sur les réseaux sociaux, une image numérique montre également le robot (sorte de cyborg noir au visage tatoué et au crâne à moitié rasé) se faire matraquer au sol par l’avatar d’un policier américain blanc.
Techniquement, le robot rappeur ne chante pas (c’est un vrai artiste noir anonyme qui le fait) mais la musique est, elle, générée par l’intelligence artificielle.
FN Meka conserve toutefois son compte TikTok avec plus de 10 millions d’abonnés et plus d’un milliard de vues pour ses vidéos.