Il se fait passer pour un gendarme pendant trois ans avant d’être arrêté
Un Polynésien de 50 ans a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Papeete, pour s’être fait passer pour un gendarme pendant trois ans, se prenant pour un «justicier de la route».
Vêtu d’un semblant d’uniforme qu’il avait lui-même constitué avec une veste de motard et des bandes réfléchissantes, cet employé d’imprimerie réalisait des contrôles routiers à sa propre initiative. À ses côtés, son scooter TMAX était dépourvu d’insignes mais il avait été peint aux couleurs de la gendarmerie et pouvait faire illusion. L’apprenti gendarme a cependant joué de malchance en arrêtant un vrai gendarme en civil, qui a relevé sa plaque d’immatriculation et signalé ce contrôle routier peu orthodoxe.
Un «justicier de la route»
Selon la justice, le quinquagénaire se faisait passer pour un gendarme depuis 2017, mais n’en aurait tiré aucun profit: il n’a jamais dressé de procès-verbal ni demandé d’argent. Il avait cessé ses contrôles routiers ces derniers mois, car son scooter était tombé en panne. «Il agissait comme un justicier de la route, parce qu’il dit avoir eu un accident grave à cause d’un refus de priorité», a déclaré le responsable de la Brigade motorisée de Polynésie, Jérôme Godefroy, commandant de la Compagnie des Îles Sous-le-Vent. «Il a une grosse frustration de ne jamais avoir été gendarme, mais il a été cohérent dans ses réponses lors de l’audition et il n’y a pas eu d’expertise psychiatrique», a-t-il poursuivi.
Lors de ses contrôles routiers, «il était vindicatif et admonestait, voire insultait les automobilistes», a-t-il précisé. Selon l’enquête, la plupart d’entre eux comprenaient alors qu’ils avaient affaire à un faux gendarme.
Faux permis
Il n’avait jamais passé son permis moto. Il en détenait bien un, mais il avait été fourni, sans examen, par un agent indélicat de la Direction des Transports Terrestres polynésienne. Cet agent est aujourd’hui décédé mais une enquête est en cours pour déterminer combien de permis de complaisance auraient ainsi pu être distribués.
Le faux gendarme a été condamné en comparution immédiate, pour immixtion dans une fonction publique et port d’un uniforme susceptible de créer la confusion. Son scooter et son faux uniforme lui ont été confisqués, et son permis a été annulé.