Un quartier vacciné d’urgence suite à la découverte d’un rare variant
Tous les habitants majeurs d’un quartier de la ville de Bordeaux vont pouvoir être rapidement vaccinés, sans conditions, après la découverte d’un cluster de quelques dizaines de personnes testées positives à un variant «très rare».
Alors que le dépistage massif de la population a débuté vendredi dans le quartier de Bacalan, dans le nord de la ville, les autorités sanitaires ont demandé «d’anticiper la vaccination des plus de 18 ans sans conditions» dans ce quartier et les limitrophes, «si possible dans le week-end ou au pire en début de semaine prochaine», a expliqué Patrick Dehail, le conseiller médical et scientifique de l’ARS Nouvelle-Aquitaine.
«On travaille avec le ministère (de la Santé, ndr) pour obtenir des doses supplémentaires afin de lancer cette vaccination anticipée sans conditions» dès que possible, a-t-il dit, l’idée étant ensuite de l’élargir «à la ville et à la métropole».
Un variant préoccupant
«Il s’agit d’un variant déjà identifié au niveau national mais très rare jusqu’à présent, a-t-il précisé. C’est un ‘Variant of concern’ (VoC), soit préoccupant, comme l’étaient par exemple les variants anglais et indien. Sa souche est anglaise mais avec une mutation. Il est connu, il a aussi été vu en Ile-de-France.»
«Mais il s’était très peu exprimé jusqu’à présent tant au niveau national qu’au niveau international. A priori, il n’y avait encore jamais eu de cluster comme ça dans la population générale», a ajouté le professeur Dehail.
Le cluster s’élève à au moins 46 personnes, sans compter le retour des résultats de la première journée du dépistage massif lancé vendredi. Aucun de ces cas positifs n’a été vacciné et «aucun n’a été hospitalisé, ils ont les symptômes habituels ou pas de symptômes», d’après le directeur médical de l’ARS. «Nous n’avons pas de raison de penser que ces cas seront plus graves et que ce variant est résistant aux vaccins à ARN Messager» comme le Pfizer ou le Moderna, a-t-il commenté.
Ne pas céder à la panique
«Nous ne sommes pas inquiets et la population n’a pas de raison de l’être mais c’est l’occasion de rappeler que le virus circule toujours et qu’il ne faut pas considérer la levée des restrictions comme un retour à la vie d’avant sans limites», a-t-il mis en garde. D’autant que selon lui «la population bordelaise est relativement naïve par rapport au virus», dans une région «relativement épargnée» et où «l’immunité collective est pour l’instant très faible».
Le Centre national de référence de Lyon est désormais chargé d’une «analyse plus détaillée du génome entier» de ce variant, selon M. Dehail.