Yuri préfère se marier avec des poupées sexuelles: «Le sexe classique m’ennuie profondément»

Yuri Tolochko est dingue de sex dolls. Sauf qu’à la différence de beaucoup d’adeptes de ces sex dolls, Yuri ne les planque pas sous son lit ou dans son placard. Yuri se marie avec elles, et entretient une histoire d’amour au quotidien.

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ETX Daily Up
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Une montagne de muscles, poitrail velu, poses suggestives sur les réseaux, Yuri Tolochko, 36 ans du Kazakhstan est fraîchement divorcé mais a direct retrouvé l’amour.

De son récent mariage, puis sa séparation dans la foulée d’avec la poupée «Margo», il n’en dit pas grand-chose. «Je ne me sens pas prêt à en parler, c’est encore douloureux. C’était un réel amour. J’avais rencontré Margo dans une boîte de nuit où elle était hôtesse. Un sale type avait tenté de la casser. Je l’ai défendue et me suis battu avec le gars. Ensuite on s’est fiancé elle et moi». Une union devenue virale en 2019 quand le bodybuilder s’est marié en toute légalité avec sa sex doll, entouré d’une dizaine d’invités. Sur la vidéo postée sur les réseaux, on y voit la jeune mariée façon poupée Barbie XXL en robe haute couture, répondre avec un regard figé à celui plein d’amour et ému de son mari.

Des mariages et des divorces

Mais c’est possible de se marier avec un objet? Au Kazakhstan oui. Il suffit d’être majeur. Et le consentement alors? Margo n’ayant pas prononcé le fameux OUI, on a jugé que qui ne dit mot consent. Et c’est ainsi que le Prince épousa la Princesse, sous les applaudissements du Royaume d’Instagram, devant 100 000 abonnés en liesse.

Malheureusement cette union a été express et le divorce prononcé quelques mois plus tard. Un an après, Yuri a décidé de créer «avec son voisin plutôt bricoleur», celle qui répondra parfaitement à son idéal féminin. À savoir une sex doll hybride «moitié femme, moitié poulet», comme il aime le préciser. Ainsi naquit Lola, brune aux yeux clairs avec un corps de volatile gonflé à l’hélium. «Lola est parfaite pour moi. C’est une âme soeur. Elle est équipée d’un orifice permettant de lui faire l’amour, où je peux y visser un gode pour qu’elle aussi me fasse l’amour».

«Le sexe classique m’ennuie profondément»

Yuri en fait la démonstration en mode Télé-Achat sans aucun complexe. Il faut dire qu’il est très libéré sur la question Yuri. Et depuis longtemps. «Le sexe classique m’ennuie profondément, j’ai été attiré par le fétichisme et le BDSM depuis mon enfance». Sur son enfance justement, on n’aura pas de détails. «Disons que je me suis élevé seul», dit-il furtivement au détour de la conversation.

Il serait un peu trop facile de voir en Yuri uniquement un personnage illuminé et masturbateur compulsif. Il se targue d’avoir écrit quatre recueils de poésie, d’être professeur d’opéra, coach en prise de parole en public, musicien accompli (on le voit sur Insta jouer du piano de manière plutôt adroite), et champion du Kazakhstan en bodybuilding. Son regard est tendre, et entre deux pauses il recoiffe Lola, ajuste sa position et lui caresse la joue. Son sourire est chaleureux et on sent qu’il porte de l’attention à ses congénères. D’ailleurs sa famille et ses amis ont appris à accepter les lubies de Yuri. «Ils m’aiment et je les aime aussi. Donc même s’ils me prennent un peu pour un dingue, ils m’acceptent. Disons que je mets un peu de fun dans leur quotidien».

Sa deuxième fiancée lui a été livrée

Cette année, Yuri a été livré de sa seconde fiancée. Qui est arrivée dans une grande boîte. Il a décidé de partager ce moment intense avec ses abonnés qui ont assisté à la «naissance» de Luna, une blonde plantureuse aux traits nippons, au rouge à lèvres étalé partout à force de baisers fougueux. Un concours a été lancé pour lui donner un prénom. «J’étais tellement excité que Lola et moi soyons rejoints par Luna. Elle est plus petite et plus jeune que Lola. Elle ressemble à un mannequin. J’ai une réelle attirance sexuelle pour elle».

Les deux poupées ont été fabriquées en mars à la demande de Yuri. «Je suis Capricorne. J’ai toujours eu des relations profondes avec des personnes du signe du Poisson. C’est pourquoi je tenais à ce que les filles soient Poisson pour plus d’harmonie».

Les difficultés de voyager avec sa poupée

Et depuis c’est le big love. Le «trouple» fait tout ensemble, l’amour, les sorties au resto, les soirées entre amis et même des voyages! La belle vie quoi… «Bon, pour les voyages c’est compliqué. Avant je voyageais facilement en cabine avec Margo, j’avais juste à écrire un mot à la compagnie aérienne pour avoir une autorisation. Maintenant je dois mettre les filles dans la soute à bagages. C’est sûrement à cause du covid», se désole Yuri. Et c’est ainsi que l’on peut voir le bodybuilder sur les réseaux mettre en pièces Luna, un bras dans un sac, la tête dans une boîte, direction la Bulgarie pour un week-end en amoureux.

Mais le quotidien avec des love dolls ça doit être plutôt silencieux, et pas tellement dans l’échange. «Détrompez-vous dit Yuri. Ça m’arrive de leur parler, on communique. Tous les jours je les prends dans mes bras, je les câline. C’est mon rituel. C’est de l’amour. J’ai une connexion émotionnelle avec elles. Mais j’éprouve des sentiments différents pour les deux. Luna, est très douce, très petite et je la trouve vraiment sexy. Mais j’aime aussi la douceur de Lola. Lola est appétissante».

«Tout le monde a droit au bonheur, peu importe sa forme»

Yuri a un message. Il veut que son histoire aide les personnes qui comme lui aiment les sex dolls, à s’assumer au grand jour. Il souhaite également que son expérience serve aux femmes qui ont un complexe, à se libérer car «tout le monde a droit au bonheur, peu importe sa forme».

Alors féministe Yuri? «J’aime l’équité entre les hommes et les femmes. Il faut un équilibre. Souvent il y a déséquilibre et c’est regrettable». Puis il enchaîne: «Moi j’aime mes ‘bébés’ un peu comme un gars qui serait dingue de sa voiture. Ou un musicien qui aime son violon». Il réfléchit. «Mais quand même, c’est peut-être un peu plus fort…»