Sorties BD: «Phobos», «La Tour», «Un avion sans elle»

Envie d’évasion? Pour bien commencer l’été, voici trois bandes dessinées qui vous feront voyager de très belle manière: «Phobos», «La Tour» et «Un avion sans elle».

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«Phobos» de Victor Dixen et Eduardo Francisco

«Phobos» est l’adaptation en bande dessinée de la saga littéraire signée Victor Dixen. Tout commence par un scénario original et prenant. Dans un futur pas si lointain, le fonds Atlas Capital a racheté la Nasa au gouvernement américain surendetté et a décidé de combiner colonisation de Mars et grand show de téléréalité. Aux quatre coins du monde, douze jeunes de 17 et 18 ans ont été sélectionnés pour participer à ce voyage sans retour et à cette grande aventure spatiale et télévisée. Le principe est simple: les six filles et les six garçons ne se sont jamais rencontrés. Chaque jour, un prétendant peut inviter le passager du sexe opposé de son choix pour un speed-dating de six minutes. Le tout, devant des millions de téléspectateurs. Mais sur la Terre ferme, Atlas Capital et les producteurs de ce show ont un plan terrible. Entre mystérieux thriller en apesanteur et romance spatiale, ce premier tome de «Phobos» est une excellente surprise. Mention spéciale pour le travail du dessinateur brésilien Eduardo Francisco dont les magnifiques illustrations permettent de s’immerger un peu plus dans ce récit envoûtant.

«Phobos – t.1: L’envol des éphémères», de Dixen et Francisco, éditions Glénat, 80 pages, 16,9 €

«La Tour» de Kounen, Ladgham et Mr Fab

Dans les années 2040, une bactérie inconnue a décimé la quasi-totalité de la population mondiale. En 2072, il ne reste plus qu’une poignée de survivants (2.746 pour être exact!). Ils vivent dans une immense tour située dans le centre de Bruxelles. En 2042, celle-ci était le fleuron technologique européen et la vitrine d’une société décarbonée. Trente ans plus tard, la société s’est effondrée. La nature a repris ses droits. Des biches, des aigles et des sangliers occupent les ruines de l’ancienne capitale européenne. Au milieu du chaos, on retrouve d’ailleurs toujours le Palais de Justice (qui, bonne nouvelle, a perdu ses échafaudages!). Dehors, l’air est devenu tellement irrespirable et infecté que les derniers humains doivent sortir avec des combinaisons et de l’oxygène pour aller chasser et ramener de la nourriture aux habitants de la Tour. Mais dans ce gigantesque bâtiment géré par Newton, une intelligence artificielle, la tension monte entre les «Anciens», qui ont connu le monde d’avant, et les «Intras», la nouvelle génération née dans cette tour. «La Tour» est un étonnant récit de science-fiction qui montre Bruxelles comme on ne l’a jamais vue auparavant! Une vision du futur terrifiante et un premier tome (sur trois) extrêmement prometteur!

«La Tour», de Kounen, Ladgham et Mr Fab, éditions Glénat/Comix Buro, 64 pages, 14,95 €

«Un avion sans retour» de Duval et Pinheiro

La nuit du 23 décembre 1980, un terrible crash aérien a eu lieu sur les flancs du Mont Terrible, à la frontière franco-suisse. Un avion de Turkish Airlines reliant Istanbul à Paris s’est écrasé dans les bois, au milieu de la montagne. 168 des 169 passagers ont péri dans le crash mais les secours ont retrouvé près des décombres une petite miraculée, une fillette de trois mois. Or, il y avait deux bébés enregistrés à bord ce jour-là, deux petites filles du même âge. Cette tragédie est le point de départ d’une longue enquête qui s’étale sur 18 ans. En effet, deux familles différentes ont rapidement revendiqué un lien de parenté avec la petite survivante. D’un côté, un riche industriel estime qu’il s’agit de Lilly-Rose, la fille de son fils décédé dans l’accident. De l’autre, Monsieur Vitral, qui tient une friterie en Normandie, est persuadé qu’il s’agit de sa petite-fille, Emilie. Le pauvre bébé va se retrouver au centre de toutes les attentions et d’un combat sans merci. Pendant 18 ans, le détective Crédule a enquêté sur cette affaire pour connaître la vraie identité de cette petite miraculée. Adapté du roman de Michel Bussi sorti en 2012, «Un avion sans elle» est un récit captivant et rempli de rebondissements de 174 pages. Le franco-brésilien Nicolaï Pinheiro vient magnifiquement illustrer cette histoire avec plein de petites touches et de couleurs qui plongent le lecteur dans les années 80 et 90. Une excellente adaptation, en lice pour être le BD de l’été!

«Un avion sans elle», de Duval et Pinheiro, éditions Glénat, 176 pages, 25 €