Booba accuse la société de Magali Berdah de promotion d’arnaques, une enquête est ouverte
Après la diffusion de l’émission Complément d’enquête, la justice ouvre une enquête sur les pratiques de la société Shauna Events de Magali Berdah. L’agence d’influenceurs est soupçonnée de pratiques commerciales trompeuses. Cette affaire risque de faire beaucoup de bruit.
«Salut tout le monde, aujourd’hui je vais vous parler d’un nouveau produit dont je ne sais plus me passer. Je l’utilise tous les jours, c’est vraiment devenu un élément important dans ma routine…», vous avez probablement déjà regardé ce genre de stories chez un influenceur. Ce sont des stories promotionnelles postées parfois plusieurs fois par jour et dont l’objectif principal est de vendre un produit à coups de promotions.
Dimanche dernier, la chaîne de télévision France 2 a sorti un épisode de Complément d’Enquête sur le business des influenceurs. Et cela a fait beaucoup parler. L’invitée en plateau était Magali Berdah, à la tête de la société Shauna Events qui gère les carrières des influenceurs.
Qui est Magali Berdah?
À la tête de la principale agence d’influenceurs de France, Magali Berdah est aujourd’hui millionnaire. Après avoir fait faillite en tant que courtière en assurances en 2016, elle se lance dans la rémunération des placements de produits sur les réseaux et monte en 2017 sa société qu’elle appellera Shauna Events.
Son entreprise est rachetée par Banijay, gros groupe de divertissement qui produit entre autres Koh Lanta, Les Marseillais ou Touche pas à mon poste, en 2019. Femme influente, elle est même invitée par Marlène Schiappa alors ministre de l’Egalité femmes-hommes avec d’autres influenceuses pour parler de la question de la violence faite aux femmes.
Pourquoi les influenceurs?
Les influenceurs représentent beaucoup d’argent pour les sociétés telles que Shauna Events. Avec un nombre d’abonnés impressionnant, ils touchent un public qui perd en sensibilité face aux publicités traditionnelles. Dans de courtes vidéos, ils se mettent en scène pour présenter un produit et vantent ses bienfaits, sans oublier le code promo qui permet à ceux qui les regardent de faire de bonnes affaires.
Ces produits peuvent être n’importe quoi: du maquillage, des albums photo, des livres, de la décoration, ou des produits «miracles» comme les amincisseurs ou encore un produit pour faire gonfler les lèvres. Ces produits sont souvent inefficaces voire dangereux.
Sur quoi porte l’enquête?
C’est suite à la plainte déposée par le rappeur Booba que la justice a ouvert une enquête pour «pratiques commerciales trompeuses», selon les informations récoltées auprès du parquet de Grasse par RTL. Bien que la plainte du rappeur demande aussi une enquête pour escroquerie en bande organisée, seulement la partie sur les promotions trompeuses a été retenue.
«Il prend à cœur de dénoncer ce qui lui apparaît comme une injustice (…) Il se donne les moyens pour que toute la lumière soit faite sur (le milieu) des influenceurs qui repose sur le faux: fausses vedettes, faux produits, mais préjudices réels pour le consommateur», a expliqué Me Patrick Klugman, avocat de Booba à l’AFP.
Marchandise qui n’est jamais arrivée ou pas remboursée, produit non-conforme… Ces témoignages ont été envoyés au rappeur, soutenant que les sociétés qui les ont arnaqués sont liées à des influenceurs faisant partie de Shauna Events. L’enquête a été ouverte le 6 septembre et confiée au commissariat d’Antibes, ville d’immatriculation de la société en question.
Un retour de flammes
De son côté, Magali Berdah accuse Booba de harcèlement, une enquête a également été ouverte pour menace de mort, harcèlement par moyen électronique et injure publique à raison de l’origine et du sexe. «Depuis, je subis un harcèlement en ligne de masse», confie l’agente d’influenceurs.
Suite à cette plainte, le compte Instagram et le compte Twitter de Booba ont été supprimés mais cela ne l’a pas empêché d’en ouvrir un nouveau sur Instagram sous le nom de @elieyaffaofficiel. Il a fait appel aux juges des référés pour demander l’annulation de la décision supprimant ses comptes. Le tribunal correctionnel de Marseille rendra son délibéré le 3 octobre.