Cali dégoûté par l’ascension d’Éric Zemmour: «Je l’ai vu demander à une fille de changer de prénom parce qu’elle s’appelait Fatima»
Cali n’est pas seulement un chanteur populaire. Depuis 2008, il est également écrivain. À l’occasion de la sortie de son troisième roman «Voilà les anges», l’artiste français est arrivé ce matin à Bruxelles pour deux jours de promo.
Après un long entretien d’une trentaine de minutes (à découvrir ce mardi 21 décembre dans le journal Metro), nous avons évoqué avec lui la situation politique en France à l’approche de l’élection présidentielle de 2022. Cali a toujours été un artiste engagé. En 2007, il n’avait pas hésité à afficher son soutien à Ségolène Royal. Aujourd’hui, la politique l’intéresse de moins en moins. Il préfère s’engager pour la bonne cause. Il travaille notamment avec des associations comme Terre des hommes, Les Papas = Les Mamans ou encore l’ONG ONE. Il organise également des enchères pour récolter de l’argent pour les victimes des inondations du 14 juillet en Belgique.
«Tout ça c’est du concret. La fraternité, c’est le lien qui nous unit entre humains. Il n’y a pas de question de frontières. Si tu vois quelqu’un qui va mal, tu essaies de l’aider. Ça, ça me plaît mais la politique de moins en moins…», déclare Cali à notre journaliste.
Il faut dire que la situation politique actuelle en France l’interpelle et lui déplaît beaucoup, notamment la candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle. «Quand tu vois en France qu’un mec comme Monsieur Z tient des propos d’un racisme absolu et qu’il est mis en lumière par les médias parce que ça fait de l’audimat…», souligne Cali.
Ces dernières années, à deux reprises, il s’est retrouvé sur un plateau avec celui qui était encore un polémiste, pas un candidat d’extrême droite. Mais les idées extrémistes et racistes d’Eric Zemmour étaient déjà bien présentes. À l’époque, Cali avait d’ailleurs préféré quitter le plateau. «Je me suis barré deux fois d’un plateau où il était. Je l’ai vu demander à une fille de changer de prénom parce qu’elle s’appelait Fatima. Tu ne peux pas accepter ça», nous confie-t-il.
«En Belgique, vous êtes obligés d’aller voter. Chez nous, les mômes de 18 ans n’y vont plus. Ils ne vont pas chercher la carte et ne veulent plus aller voter. Moi, c’était la première chose que je voulais faire à 18 ans. J’étais tellement fier d’aller la chercher pour donner mon avis», regrette Cali.
«Chez nous, il y a Philippe Poutou, qui est NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) et qui n’a pas encore ses 500 signatures nécessaires pour se présenter à l’élection. Ça serait une catastrophe pour la démocratie que les ouvriers qu’il représente ne soient pas représentés à la présidentielle. Ça veut dire beaucoup de choses», a poursuivi Cali avant de conclure «Soutenir quelqu’un, non. Mais soutenir l’idée que ce serait bien qu’il se présente, oui!».