C’est quoi Bluesky, le nouveau réseau social fondé par le créateur de Twitter?

Bluesky est un réseau social uniquement accessible via une invitation. Entouré de mystère, il permet à ceux qui ne souhaitent plus partager leurs tweets sur X d’avoir un nouvel endroit où le faire. Mais que vaut-il au juste?

par
ETX
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Accessible uniquement sur invitation, le réseau social Bluesky, créé par le fondateur de Twitter, est à la traîne face à ses concurrents et affiche seulement un million d’utilisateurs, mais parvient à attirer des personnalités, comme Thierry Breton. Le commissaire européen au marché intérieur, qui reproche à l’actuel patron de X (ex-Twitter) Elon Musk de laisser libre court à la désinformation sur sa plateforme, a annoncé mercredi qu’il rejoignait Bluesky, où il retrouvera notamment l’élue démocrate à la Chambre des représentants Alexandria Ocasio-Cortez et la mannequin Chrissy Teigen.

De nombreux journalistes et certains médias comme le New York Times ou le Washington Post y publient également leurs articles.

D’où ça vient au juste?

Bluesky est un projet né fin 2019 au sein de Twitter, comme un nouveau modèle de réseau social bâti sur une architecture décentralisée, censée permettre des échanges plus mesurés et des règles de modération plus transparentes.

«La lutte centralisée contre les abus et les informations trompeuses a peu de chance d’être efficace à grande échelle sur le long terme, à moins de demander beaucoup trop d’efforts aux gens», affirmait alors le cofondateur et directeur général du réseau à l’oiseau bleu, Jack Dorsey.

Le nouveau réseau social n’a finalement vu le jour que début 2023, sous la forme d’une application accessible uniquement par cooptation (via des codes d’invitation partagés par les utilisateurs actuels) et ressemblant beaucoup à Twitter dans sa présentation.

Des messages limités à 300 caractères s’enchainent du plus récent au plus ancien, incluant parfois un lien mais sans vidéos. L’interface permet même d’«aimer», de «reposter» ou de répondre à un message.

Un million d’utilisateurs

Le 12 septembre, Bluesky annonçait avoir atteint son premier million d’utilisateurs, bien loin des plus de 550 millions d’utilisateurs mensuels de Twitter, et même des plus de 100 millions d’inscrits sur Threads, la nouvelle plateforme de micro-blogging du géant des réseaux sociaux Meta, qui détient déjà Facebook, WhatsApp et Instagram.

Mais Bluesky défend un modèle plus ouvert, où tous les contenus ne peuvent être contrôlés par une entité unique et où chaque utilisateur ou développeur est libre d’interagir avec la plateforme, y compris via des applications tierces.

Elle tente une approche innovante de la modération, où les utilisateurs peuvent spécifier s’ils souhaitent voir, bloquer ou cacher sous un avertissement les contenus violents ou sexuels, repérés par un mélange d’algorithmes et de signalements de la communauté.

Enregistrée comme une entreprise commerciale «à mission», Bluesky souhaite que «la publicité ne soit pas son principal modèle économique» et ne compte pas monétiser les données de ses utilisateurs, mais a lancé une première offre payante permettant d’acquérir son propre nom d’utilisateur rattaché à une adresse internet.

Le principe rappelle celui de Mastodon, un protocole libre et gratuit d’échange de messages, créé en 2016 par le développeur allemand Eugen Rochko et qui a récemment connu un pic de popularité, avec quelque 10.000 communautés gérant leur propre serveur et organisant leur propre modération, totalisant 1,8 million d’utilisateurs dans le monde.

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