Ed Sheeran accusé de plagiat pour son titre «Shape of You»: Voici les enjeux du procès

Ed Sheeran comparaît devant la justice pour une affaire du plagiat. Un procès qui pourrait changer la face de l’industrie musicale.

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La star britannique de la pop Ed Sheeran comparaît depuis vendredi devant la justice britannique où il est poursuivi par deux auteurs-compositeurs qui l’accusent de plagiat pour son tube «Shape Of You». Il est accusé par Sami Chokri et Ross O’Donoghue de s’être pour partie inspiré de leur titre «Oh Why» pour la mélodie de son tube planétaire «Shape Of You», titre le plus vendu au monde en 2017. Cette accusation de plagiat ne concerne concrètement que deux paroles, «Oh-I», qu’il répète à plusieurs reprises dans son refrain. Pour l’avocat des plaignants, Andrew Sutcliffe, «la similarité» entre certains passages «est frappante», ils sont «presque identiques».

«Inspiration spontanée» ou plagiat de l’artiste?

Des propos réfutés par les avocats d’Ed Sheeran, qui parlent «d’inspiration spontanée». «Le rythme d’Ed Sheeran sur ce ‘Oh-I’ est ancré dans son identité musicale. La façon dont il le chante n’a rien à voir avec le ‘Oh Why’ dont ces deux-là ont jugé bon de faire un cas de plagiat. C’est totalement hors sujet et non un plagiat. Je ne vais pas nier qu’il y a une similitude dans le son. Mais considérer le plagiat sur la base de la similitude sonore est un trop grand pas. Malheureusement, c’est devenu un phénomène dans le monde de la musique aujourd’hui», a détaillé pour De Morgen Jeroen D’hoe, professeur de musique pop à la KU Leuven.

«Même s’il s’en est inspiré, combien d’argent doit-il donner pour une chanson dont une toute petite partie est similaire par hasard? S’il n’était pas un artiste multimillionnaire, ce procès n’existerait même pas. Espérons que le juge ait un certain sens de la musique», ajoute, de son côté, le musicien Tom Dice, représentant de la Belgique à l’Eurovision en 2010.

Les professionnels du monde de la chanson craignent qu’une condamnation d’Ed Sheeran ouvre la porte à de nombreux procès, parfois jugés «absurdes», pour plagiat. «S’il perd, je serai inquiet. Beaucoup d’autres cas absurdes dans ce genre suivront. Et que ferons-nous alors? On considérera que toutes les chansons disco, rock and roll, reggae et jazz auront été copiées les unes sur les autres. Ça serait le début de la fin», conclut-il.