«On fait les mongols»: Une pétition appelle au boycott d’Orelsan, accusé de racisme

Le rappeur Orelsan est visé par une pétition qui appelle au boycott de l’artiste. Les auteurs de la pétition dénoncent un «usage raciste et discriminatoire» du terme «mongol» dans le titre «L’odeur de l’essence», issu de son nouvel album.

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Le 17 novembre, Orelsan dévoilait «L’odeur de l’essence», le premier titre de son album «Civilisation». Si le succès fut immédiat, ce morceau fait aujourd’hui polémique.

Diffusée sur Change.org, une pétition (qui a recueilli près de 13.000 signatures) en dénonce les paroles: «On prend des mongols, leur donne des armes / Appelle ça «justice», s’étonne des drames». Et quelques secondes plus tard: «Depuis qu’les mongols sont dev’nus des experts / Entourés d’mongols, l’Empire mongol / On fait les mongols pour plaire aux mongols». Les auteurs de la pétition jugent cet usage du terme «mongol» comme «extrêmement offensif pour les Mongol.es et personnes originaires de cette culture»

Lancée par l’association «Routes Nomades», la pétition appelle au boycott du chanteur «tant qu’il ne se sera pas excusé publiquement et qu’il ne retirera pas la partie insultante de sa chanson».

«Un danger au vivre ensemble»

«Nous considérons que l’utilisation du terme «mongol» de cette manière est non seulement insultante, mais porte aussi atteinte à l’identité mongole et banalise le non-respect envers la dignité humaine», écrivent les auteurs. «Le terme «mongol» définit l’identité culturelle et nationale de tout un peuple. Ce nom qui devrait être neutre comme les adjectifs ‘français’, ‘anglais’, ‘juif’, ‘inuit’ et bien d’autres, est malheureusement encore et toujours en usage en français, connoté d’‘idiot’», poursuit l’association, soulignant que cette connotation remonte au 18e siècle, «dérivée de l’appellation raciste de la trisomie 21».

«Si le sens de la chanson renvoie bien ici à une personne idiote, et ne renvoie pas aux gens de nationalité ou d’origine mongole (de Mongolie) son usage reste raciste et discriminatoire», estime encore l’association. Et de trancher: «de par son contenu incitant à la haine et banalisant des insultes discriminatoires envers l’identité d’un peuple, l’acte du chanteur très populaire Orelsan représente un danger au vivre ensemble.»

Ce n’est pas la première fois qu’un morceau du rappeur fait polémique. En 2009 déjà, Orelsan avait été accusé de misogynie par plusieurs associations féministes pour son titre «Sale Pute». Après une longue bataille judiciaire, il avait été relaxé en 2016.