Harry et Meghan à la messe du jubilé, Elizabeth II a enfin pu rencontrer Lilibet

Sans la reine fatiguée, mais avec Harry et Meghan: la famille royale britannique s’est retrouvée vendredi pour un office religieux célébrant les 70 ans du règne historique d’Elizabeth II, au deuxième jour de son jubilé de platine.

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par
AFP
Temps de lecture 4 min.

Le palais de Buckingham avait annoncé jeudi soir l’absence «à contrecœur» de la monarque de 96 ans, pourtant cheffe de l’Église et très croyante, en raison d’un certain «inconfort». Comme de plus en plus souvent, la reine, qui a du mal à marcher, est représentée par son héritier Charles.

Elle était apparue deux fois jeudi au balcon du palais, et avait participé dans la soirée au château de Windsor à une brève cérémonie pour allumer des illuminations.

La cérémonie religieuse à la cathédrale Saint-Paul de Londres marque la première apparition royale au Royaume-Uni du prince Harry et de Meghan depuis leur départ pour la Californie il y a deux ans.

Le duc de Sussex, médailles militaires accrochées à la veste, et la duchesse, en robe blanc cassé, sont arrivés peu après 11h00 (10h00 GMT) sous les applaudissements (et quelques huées) sur les marches de la cathédrale.

Avant eux étaient arrivés le Premier ministre Boris Johnson, hué par la foule, tenant la main de son épouse Carrie, et ses prédécesseurs Tony Blair et David Cameron.

Un lourd cérémoniel entoure cette cérémonie religieuse, avec gardes en uniformes traditionnels en rangs sur le parvis et sur les marches, et cloches sonnant en continu. L’événement, auquel assistent quelque 2.000 personnes, constitue l’un des temps forts des quatre jours de festivités marquant la longévité record de la très populaire reine Elizabeth, montée sur le trône à 25 ans le 6 février 1952.

Déjeuner à Windsor

«C’est un moment très émouvant», reconnaît Karen Fletcher, 55 ans, venue dès le petit matin devant Saint-Paul. «On ne verra plus jamais rien de tel», ajoute-t-elle, se disant «triste» que la reine ne vienne pas, tout en comprenant qu’«elle doit prendre soin d’elle».

«C’est historique», renchérit Roger Nagy, 51 ans, venu spécialement des États-Unis. Il trouve «formidable» la monarchie, et quant à Harry et Meghan, «ils devraient rester en retrait, ils peuvent faire ce qu’ils veulent de leur vie mais ne devraient rien dire, tout cela c’est pour la reine, pas eux».

Le retour des «Sussex», venus des États-Unis avec leurs deux jeunes enfants pour les célébrations, a fait couler beaucoup d’encre hostile, reflet d’une grande impopularité au Royaume-Uni depuis leur départ et leurs confessions fracassantes à la télévision américaine.

Après les tensions familiales de ces deux dernières années, tous les gestes et regards avant, pendant et après l’office, seront examinés à la loupe. Depuis deux ans, les relations entre Harry, 37 ans, et William, 39 ans, deuxième dans l’ordre de succession au trône, sont quasi inexistantes. Elles ne sont guère meilleures avec son père le prince Charles, héritier de la couronne.

Selon le biographe du couple, Omid Scobie, ils ont déjeuné jeudi avec les membres de la famille à Windsor, donnant l’occasion à la reine de rencontrer pour la première fois leur fille Lilibet, qui fête samedi son premier anniversaire.

Apparitions rares

Deuxième fils de la reine, Andrew, 62 ans, était absent vendredi, car atteint du Covid-19, selon le palais de Buckingham. Il n’a plus aucun rôle officiel, depuis des accusations d’agressions sexuelles en lien avec l’affaire Epstein aux États-Unis, auxquelles il a mis fin en payant plusieurs millions de dollars.

Ni lui ni Harry et Meghan n’avaient été conviés sur le balcon de Buckingham Palace jeudi, d’où la reine a été acclamée par des dizaines de milliers de Londoniens. Meghan et Harry ont été aperçus de loin, regardant la parade militaire du Salut aux couleurs depuis un autre bâtiment.

Les célébrations continueront samedi avec un grand concert en soirée devant Buckingham Palace, avant des milliers de déjeuners et fêtes populaires entre voisins dimanche, et une immense parade dans les rues de Londres en soirée, avec près de 10.000 participants.

Profitant de cette ambiance patriotique, et à l’inverse d’une monarque de 96 ans qui prépare l’avenir, le gouvernement conservateur a lancé vendredi une consultation pour rétablir, dans la foulée du Brexit, l’utilisation du système de mesures impériales, avec le retour des livres à la place des kilos dans les commerces, et permettre de certifier la taille des pintes avec un logo représentant une couronne à la place du sigle «CE» européen.