Le procès contre R. Kelly, notamment soupçonné de pédopornographie, débute ce lundi à New York
En août 2001, la mort de la chanteuse Aaliyah dans un crash d’avion laissait la planète R&B sous le choc. Vingt ans plus tard, son nom résonnera au procès pour abus sexuels de R. Kelly.
Cela fait plus d’un quart de siècle que le musicien de 54 ans est soupçonné ou accusé de pédopornographie, relations sexuelles avec des mineures et violences sexuelles. La manière dont il s’est entouré de femmes ou de jeunes filles a même nourri des soupçons de secte sexuelle.
Et les doutes ont commencé quand R. Kelly a pris sous son aile Aaliyah Haughton, qui avait 15 ans lorsqu’il a produit son premier album, «Age Ain’t Nothing But A Number». Quelques mois plus tard, le 31 août 1994, le couple se mariait, une union finalement annulée à cause de l’utilisation d’un faux certificat attestant que la jeune étoile du R&B avait plus de 18 ans.
A son procès à New York, où démarre lundi la sélection des jurés, R. Kelly, mis en cause pour abus sexuels, devra aussi répondre de corruption. Selon l’acte d’accusation, il avait payé un fonctionnaire de l’Etat de l’Illinois pour obtenir une fausse carte d’identité afin de se marier avec une mineure, désignée comme «Jane Doe #1» dans le dossier. Pour beaucoup, il s’agit d’Aaliyah.
«Pas une exception, la règle»
Selon les procureurs, R. Kelly pensait qu’une fois mariée, la jeune fille, avec laquelle il avait eu des relations sexuelles, serait découragée de témoigner contre lui lors d’un éventuel procès. L’accusation de corruption sera scrutée de près au procès, potentiellement le premier d’une série de quatre qui attendent le chanteur, pour abus sexuels.
Mais le cas d’Aaliyah «est un exemple parmi beaucoup d’autres», explique Kathy Iandoli, auteure d’une biographie à venir sur la chanteuse décédée ("Baby girl: better known as Aaliyah"). «Au procès, nous allons voir qu’elle n’était pas une exception mais bien la règle» et «pour la première fois, ce mariage sera vu pour ce qu’il est: une fraction d’un système très violent», ajoute-t-elle, en déplorant que l’union ait été présentée «comme une jolie histoire d’amour».
Parmi les six victimes concernées par le procès tenu à New York, sur lesquelles peu d’éléments ont filtré, plusieurs étaient mineures à l’époque des faits. «Elles diront leur vérité (...) dans l’intérêt de la justice. Ça ne sera pas facile mais elles sont très courageuses», a confié à l’AFP l’avocate Gloria Allred, qui représente trois d’entre elles.