L’émission «The Voice» suspendue aux Pays-Bas: une ancienne canditate accuse le coach Ali B de viol

Le Premier ministre néerlandais s’est exprimé suite au scandale sexuel dans The Voice aux Pays-Bas.

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ANP/AFP avec rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

Les personnes informées de violences sexuelles ne devraient jamais attendre avant de les signaler, a réagi vendredi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte à propos du scandale sexuel qui entoure le télé-crochet The Voice aux Pays-Bas.

Deux plaintes pour agression sexuelle ont été déposées à l’encontre d’un des jurés du programme musical et le chef du groupe de l’émission Jeroen Rietbergen a démissionné, admettant «des contacts de nature sexuelle avec des femmes impliquées dans le programme et des messages WhatsApp à caractère sexuel». La version originale de «The Voice» a été suspendue le week-end dernier par RTL après ces accusations d’agressions sexuelles.

Un coach, Ali B, accusé de viol

Le scandale a pris jeudi de nouvelles proportions avec la diffusion sur YouTube d’une émission partageant encore plus d’accusations par un radiodiffuseur local appelée BOOS («colère», en français). Une ancienne candidate y a notamment anonymement accusé le rappeur Ali B, coach dans l’émission, de viol.

Le diffuseur RTL a limogé Ali B, qui nie les allégations, après qu’il est apparu que deux plaintes avaient été déposées pour agressions sexuelles auprès des procureurs.

Dix-neuf femmes ont également dénoncé à «BOOS» un comportement sexuel intimidant contre le chef du groupe de l’émission Jeroen Rietbergen, qui était le conjoint de la sœur de John de Mol, Linda.

John de Mol sous le choc

Le producteur néerlandais de télévision John de Mol, «inventeur» de la téléréalité avec Big Brother en 1999 mais aussi du télé-crochet, a également admis avoir été en 2019 mis au fait de messages inappropriés envoyés à une candidate par le chef du groupe de «The Voice of Holland», sans avoir pris de mesures.

M. de Mol a déclaré avoir été alors «furieux» contre le chef du groupe, mais n’avoir pris aucune mesure, car il ne s’agissait alors que d’une allégation concernant des messages. «Tout le monde mérite une seconde chance», a-t-il déclaré au sujet de son ancien beau-frère, avec qui il a travaillé près de 11 ans.

Mais l’ampleur des nouvelles allégations l’avait laissé «sous le choc». «Je me sens absolument responsable. Cela ne veut pas dire que je l’ai vu et passé sous silence (…) des gens ont été blessés, il y a des victimes et les intérêts de ces personnes passent avant tout», a-t-il déclaré.

La présentatrice Linda de Mol, qui était en couple avec M. Rietbergen, a annoncé cette semaine qu’elle le quittait et qu’elle arrêterait de travailler en raison de ce «terrible cauchemar». La candidate de l’émission qui aurait été violée par Ali B a déclaré à BOOS d’une voix déformée que l’agression avait eu lieu il y a huit ans, lorsqu’il avait commencé à l’embrasser après lui avoir fait visiter le studio.

Le Premier ministre réagit

Pour le Premier ministre néerlandais, qui avait déjà qualifié les allégations visant l’émission d’«inacceptables» et appelé à une enquête approfondie, personne ne devrait attendre avant de signaler des violences sexuelles. «Ce que nous pouvons recommander est de ne jamais attendre que quelqu’un dise ’ça va mal’ alors que vous voyez déjà que cela va mal», a déclaré Mark Rutte avant un Conseil des ministres aux Pays-Bas.

Il a cependant souligné que ce qui était primordial était de prévenir que de telles violences sexuelles se produisent.