Qu’est-ce que l’alopécie, la maladie dont souffre Jada Pinkett-Smith?
La blague de Chris Rock et la gifle de Will Smith auront au moins eu un mérite: mettre en lumière une maladie auto-immune méconnue: l’alopécie.
Tout est parti d’une blague, très maladroite, de Chris Rock. Il a comparé les cheveux l’épouse de Will Smith, Jada Pinkett-Smith, coupés à ras, au crâne rasé de Demi Moore dans le film «À Armes égales» de Ridley Scott (1997). D’abord hilare, Will Smith a remarqué que cette blague avait mis très mal à l’aise sa femme. La suite, tout le monde la connaît. Will Smith est monté sur scène et a violemment giflé l’animateur.
Qu’est-ce que l’alopécie?
Jada Pinkett-Smith avait déjà publiquement évoqué par le passé que sa perte de cheveux était liée à une alopécie. L’actrice de 50 ans, mariée à Will Smith, s’est exprimée pour la première fois en 2018 sur son diagnostic d’alopécie: «C’était l’un de ces moments de ma vie où je tremblais littéralement de peur», avait-elle déclaré dans son programme «Red Table Talk».
Cette maladie auto-immune qui concerne surtout les femmes, s’attaque aux follicules pileux. Elle provoque une chute plus ou moins importante des cheveux, qui peut être temporaire ou définitive.
La blague et la gifle ont suscité de nombreuses réactions. Pour certains et certaines, cela a permis de mettre en avant l’alopécie. «Parlons de ce que c’est que de vivre avec l’alopécie», a lancé sur Twitter l’élue démocrate Ayanna Pressley, qui a révélé en 2020 les souffrances et le mal-être que provoquaient chez elle cette affection.
Dimanche soir, Mme Pressley avait félicité Will Smith pour son geste sur Twitter, avant d’effacer son message. «Bravo à tous les maris qui défendent leurs femmes atteintes d’alopécie face à l’ignorance et aux insultes du quotidien», avait-elle écrit.
D’autres actrices concernées
Ces dernières années, plusieurs actrices se sont exprimées sur l’impact causé par la perte de leurs cheveux, qu’il s’agisse du stress, d’une affection post-partum ou du Covid-19.
«J’ai lutté contre la perte de cheveux pendant toute ma vie d’adulte», a écrit l’actrice Ricki Lake sur Instagram en 2020 en montrant ses cheveux rasés. «Ça a été embarrassant, douloureux, déprimant, solitaire. Il y a eu quelques fois où j’ai même eu des envies de suicide», a-t-elle ajouté.
«Ce n’est pas glamour, mais c’est réel: je dois prendre de longues douches pour pouvoir ramasser les cheveux qui tombent et les jeter pour ne pas boucher la baignoire. Pourquoi les actrices n’en parlent-elles jamais?», avait dit Selma Blair («Sexe Intentions») au magazine People en 2011 après avoir accouché.
Viola Davis, actrice oscarisée, a elle aussi révélé avoir souffert d’alopécie pendant une grande partie de sa vie, essayant de le cacher avec des postiches. «J’avais une perruque que je portais à la maison, une que je portais lors d’événements, une que je portais pour le sport. Je n’ai jamais montré mes cheveux naturels. Je voulais désespérément que les gens pensent que j’étais belle», a-t-elle déclaré.
Récemment, l’actrice Alyssa Milano a dit avoir perdu ses cheveux après avoir contracté le Covid-19. «C’est difficile, surtout quand on est une actrice et qu’une grande partie de son identité est liée à des choses comme des cheveux longs et soyeux», a-t-elle expliqué.
«L’alopécie n’est pas une blague» et touche des millions de personnes
«L’alopécie n’est pas une blague», a réagi lundi dans un communiqué la Fondation nationale de l’alopécie, basée en Californie. «Il s’agit d’une maladie auto-immune qui entraîne une perte de pilosité sur le cuir chevelu, le visage et parfois d’autres parties du corps», détaille la Fondation.
Cette affection touche environ 7 millions de personnes aux États-Unis et quelque 147 millions dans le monde, relève-t-elle.
«Elle peut avoir un impact émotionnel, psychosocial et mental important… De nombreuses personnes font face à la douleur, et la meilleure chose que nous puissions faire est de les soutenir et de lutter contre la stigmatisation et la discrimination qui persistent», insiste sa présidente, Nicole Friedland.