Sourde, Camille assiste à un concert d’Angèle pour la première fois: «C’était un moment rare»
À 74 ans, Camille Coti a assisté au premier concert de sa vie ce dimanche à Ajaccio. Un show signé Angèle et un moment «très puissant» que cette septuagénaire a pu vivre grâce à la technologie. On vous explique.
La technologie peut parfois faire des merveilles! Et ce n’est certainement pas Camille Coti qui dira le contraire… Sourde de naissance, cette femme de 74 ans a assisté pour la première fois de sa vie à un concert ce dimanche à Ajaccio. Et alors que notre Angèle nationale y enchaînait ses plus grands tubes, Camille a pu ressentir les vibrations des chansons de l’artiste. Comment? Grâce à un gilet très particulier! On vous explique.
Des gilets conçus à l’origine pour décupler les sensations…
«C’est très puissant, très fort, vraiment bien! Je ressens surtout les vibrations dans la cage thoracique. (…) C’est mon premier concert et la première fois que j’ai envie de danser en ressentant les vibrations», révèle Camille. Mais si elle a pu se déhancher au rythme des sons d’Angèle, c’est grâce au gilet intitulé «SubPac» créé par la société américano-canadienne TiMMPi. Et si à l’origine, ce gilet a été imaginé pour décupler les sensations de spectateurs de cinéma en réalité virtuelle ou d’amateurs de jeux vidéo, la Collectivité de Corse a décidé de débourser 12.000 € pour en acheter cinq afin que les quelque 600 personnes malentendantes de l’île de Beauté puissent vivre de tels moments.
Ces gilets pesant 1,2 kg chacun permettent ainsi de faire ressentir les basses et les sons graves sous forme de vibrations. Des vibrations que Camille peinait à percevoir jusqu’ici. «Quand j’étais jeune, j’allais en boîte de nuit, il y avait beaucoup de basses, je me rapprochais des enceintes pour les sentir. J’ai eu ça aussi avec des tambours».
Et qui «ouvrent des perspectives»
Pour Camille, ces gilets «ouvrent des perspectives». La septuagénaire n’était pas la seule à bénéficier de cette technologie lors du concert d’Angèle. Karima Mouro, aussi sourde de naissance, et Angélique Antonini, dont la surdité a été décelée à 18 mois, ont également vécu cette incroyable expérience. Si cette dernière souhaitait faire plaisir à sa fille, fan d’Angèle, en l’accompagnant, elle ainsi que Karima confient avoir eu, pour la première fois, l’envie de danser grâce aux vibrations qu’elles ressentaient. Angélique révèle ainsi que si avant elle esquissait des pas de danse pour imiter les autres, avec le gilet elle en a vraiment eu l’envie. Auparavant, «si je voyais des personnes danser, je dansais aussi par mimétisme mais avec le gilet ça me vient tout seul parce que je ressens le rythme, du cou aux cuisses».
Un beau «moment d’inclusion et de partage», conclut Antonia Luciani, conseillère exécutive chargée de la culture à la Collectivité de Corse.
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