Uma Thurman raconte pour la première fois l’avortement qu’elle a subi durant l’adolescence

Uma Thurman a publié une tribune poignante dans le Washington Post. Pour protester contre la loi texane interdisant l’IVG, l’actrice américaine est revenue pour la première fois sur l’avortement qu’elle a subi lorsqu’elle était adolescente.

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À 51 ans, la star de Pulp Fiction et Kill Bill a décidé dans le Washington Post de partager pour la première fois publiquement son expérience, «dans l’espoir de détourner les flammes de la controverse des femmes vulnérables affectées par la loi» du Texas.

«Je n’ai rien à gagner de ces aveux et peut-être beaucoup à perdre»

Depuis le 1er septembre, il est interdit d’avorter après six semaines de grossesse dans cet État conservateur, même en cas d’inceste ou de viol. Avec «tristesse et un sentiment proche de l’horreur», l’actrice a senti qu’il était «de sa responsabilité» de s’exprimer. «Je n’ai rien à gagner de ces aveux et peut-être beaucoup à perdre», écrit Uma Thurman. Près de 50 ans après que la Cour suprême a reconnu le droit des Américaines à interrompre leur grossesse, l’avortement reste un sujet très délicat aux États-Unis, où très peu de personnalités osent dire publiquement qu’elles ont avorté.

Tombée enceinte avant ses 20 ans

Uma Thurman, qui a commencé une carrière de mannequin dès ses 15 ans, explique qu’avant ses 20 ans, elle est tombée enceinte d’un homme plus âgé, alors qu’elle se trouvait en Europe loin de sa famille. «Je voulais garder le bébé, mais comment?» Dans une conversation «terrible» avec ses parents, ce «fantasme enfantin de maternité» s’est dissipé, raconte-t-elle. La relation n’était «pas viable», «ma carrière commençait tout juste, je n’avais pas les moyens de payer un foyer stable, même pour moi. Nous avons décidé en famille que je ne pouvais pas poursuivre ma grossesse.

«Je portais une telle honte que je pensais mériter cette douleur…»

«Avec l’aide d’une amie, elle s’est rendue à Cologne où un médecin allemand a pratiqué un avortement sous anesthésie locale. «Ça faisait terriblement mal, mais je ne me suis pas plainte, je portais une telle honte que je pensais mériter cette douleur…» «Il y a beaucoup de douleur dans cette histoire», insiste-t-elle. «L’avortement de mon adolescence a été le choix le plus difficile de ma vie, il m’a causé une peine profonde à l’époque et m’attriste encore aujourd’hui.» Mais «je n’ai aucun regret»: «il m’a ouvert le chemin pour une vie pleine de joie et d’amour. Choisir d’interrompre cette grossesse m’a permis de grandir et de devenir la mère que je voulais être», écrit la comédienne qui a eu ensuite trois enfants «magiques et merveilleux».