«Une affaire française», qui traite du meurtre du petit Grégory, divise le public: «Il y a des limites à ne pas franchir»

Surfant sur le succès des séries inspirées de faits divers, TF1 s’est attaquée ce lundi au plus emblématique des 40 dernières années: l’assassinat du petit Grégory avec «Une affaire française» qui veut retracer «avec empathie» le fiasco médiatico-judiciaire derrière le fait de société. Au lendemain de la diffusion des premiers épisodes, le public s’est montré partagé…

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16 octobre 1984. Grégory Villemin, 4 ans, enlevé du domicile familial, est retrouvé mort, pieds et poings liés, dans la Vologne, une rivière des Vosges. Un crime revendiqué par un corbeau, toujours non élucidé. C’est sur ce drame, imprimé dans l’imaginaire collectif, que s’est ouverte lundi «Une affaire française» (6 X 52 minutes), diffusée sur TF1

Très documentée, elle dépeint, jusqu’au dépaysement de l’affaire à Dijon en 1987, le calvaire des parents de Grégory, Christine (Blandine Bellavoir) et Jean-Marie (Guillaume Gouix), aidés de leur avocat (Gérard Jugnot), la meute de journalistes assoiffés de scoops tels ceux de RTL, Jean-Michel Bezzina (Michaël Youn) et de Paris Match, Jean Ker (Michel Vuillermoz), rejoints par la reporter fictive et bienveillante de France Inter, Jeanne Lombardie (Laurence Arné).

Dans tous les cas, quelque 3,76 millions de curieux se sont massés devant leurs écrans pour découvrir ce que la première chaîne de France avait à apporter de neuf à ce fait divers qui fascine depuis toujours. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux premiers épisodes ont beaucoup divisé le public. S’ils sont nombreux à saluer le réalisme du programme, celui-ci est aussi mis en cause pour la douleur qu’il doit procurer aux parents et proches du petit Grégory…

Des réactions mitigées

«Glaçant de réalisme», «À un moment, il faudrait peut-être songer à laisser le petit Grégory et sa famille en paix, non? Ça en devient glauque. Absolument hors de question de regarder «Une affaire frnaçaise». Y a des limites à ne pas franchir», «En vrai ça doit être horrible pour Christine et Jean-Marie Villemin à qui on rappelle sans cesse ce qui s’est passé depuis 35 ans», a-t-on notamment pu lire sur Twitter.

Du côté de la production, on se défend par rapport à ce constat en expliquant le parti pris, à savoir ne «pas chercher à dire qui est le coupable» quand la justice ne s’est pas prononcée, en s’appuyant sur «la pléthore de sources» à disposition. Par souci de neutralité, aucun des protagonistes n’a toutefois été consulté, y compris le couple Villemin, qui s’en est récemment ému dans Paris Match par la voix de leur avocate, Marie-Christine Chastant-Morand, celle-ci n’excluant pas de «réagir».