Comment se forment les bouchons sur l’autoroute?

C’est une question qu’on s’est tous posé mille fois: Comment se forment les embouteillages sur l’autoroute? La circulation se bloque puis se fluidifie, sans raison évidente… Voici ce qui provoque les fameux bouchons en «accordéon».

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Rédaction en ligne
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C’est l’heure du retour des vacances! Vous avez pris la route et, comme d’habitude, vous vous êtes hyper bien préparés pour ne pas devoir subir ces éternels embouteillages. Et pourtant… vous vous retrouvez à nouveau coincés. Vous ne savez pas pourquoi mais un bouchon se forme puis, quelques minutes plus tard (voire un peu plus…), la circulation se fluidifie, comme par magie.

Comment expliquer ce phénomène? La première cause, la plus évidente, ce sont les accidents. Ils sont responsables de 20% des embouteillages sur la route. Forcément, devant un obstacle, les conducteurs doivent ralentir ou s’arrêter. Il y a aussi les petits «curieux» qui ralentissent pour regarder ce qu’il s’est passé. En plus des accidents, les travaux ou les péages ralentissent également la circulation.

Mais au-delà de ces causes évidentes, comment expliquer que des bouchons se forment parfois mystérieusement? Il faut savoir que la capacité du réseau routier n’est pas infinie. Une autoroute classique, constituée de trois voies, ne peut contenir que 6.000 véhicules par heure. Si la capacité est dépassée, il y aura des ralentissements à coup sûr!

«L’effet papillon»

À cela, il faut ajouter «l’effet papillon» ou «l’effet chenille». Dans le cas d’un trafic routier dense, quand un automobiliste change de file, le véhicule qui le suit doit freiner et cette vague (ou onde) de freinage se propage de manière graduelle. Si, par exemple, le premier véhicule a réduit sa vitesse de 10%, le dixième aura quant à lui réduit la sienne d’au moins 20%, pour des raisons de sécurité. Il y a aussi des conducteurs qui «surréagissent» ou d’autres qui agissent «en retard». Une petite cause provoque ainsi une réaction beaucoup plus importante en bout de chaîne. Il faudra un certain laps de temps pour que les véhicules situés en aval ne sortent de cette situation.

Si les changements de bande semblent vous faire progresser plus vite, ils ne font en réalité que perturber la circulation, et créer ces fameux embouteillages en «accordéon». Sans compter une anomalie sur la route, un virage pris trop serré ou simplement un conducteur nerveux. Une très faible perturbation peut avoir des répercussions sur tout le système.

Pour vous rendre facilement compte du phénomène, vous pouvez tester le simulateur de trafic créé par le chercheur allemand Martin Treiber. Sur trois situations différentes, vous pouvez voir le comportement des voitures petit à petit, selon des règles statistiques. Un curseur vous permet de faire varier le nombre de voitures ou de camions sur la route, la vitesse, l’accélération ou encore la distance entre deux véhicules.

Quelles solutions?

Malheureusement, on ne peut pas prévoir les embouteillages car, si le mouvement des fluides est assez stable, les comportements humains, eux, sont imprévisibles.

Face à ce fléau, quelles mesures peut-on alors adopter en tant que conducteur? Si possible, il ne faut pas réagir trop vivement et ne surtout pas s’arrêter complètement. Mieux vaut rouler au pas que d’être complètement à l’arrêt. On diminuera ainsi l’amplitude de l’onde. Augmentez également votre distance de sécurité pour éviter de devoir freiner de manière intempestive. Diminuez aussi votre vitesse globale et tentez de la garder la plus constante possible. Soyez attentifs, évitez les changements de files et faites des pauses afin de conduire de manière détendue.

Nationales ou autoroutes ?

Alors que l’inflation est au plus haut et le pouvoir d’achat au plus bas, vous serez sûrement tenté d’emprunter les nationales plutôt que les autoroutes payantes cet été. La vue est plus jolie et la circulation moins dense. Mais tout dépend de ce que vous recherchez, et de ce que vous pouvez vous permettre en termes de temps et d’argent. Si vous souhaitez la tranquillité et que vous avez du temps devant vous, optez pour les nationales. Elles n’ont pas le même niveau de services que sur les autoroutes (stations-service, aires de repos, restos, toilettes) mais il est tout aussi facile de s’arrêter dans un petit restaurant de village sur la route ou de faire un pique-nique à la campagne. Vous roulerez moins vite donc vous économiserez également sur le prix du carburant, qui est par ailleurs moins cher (entre 10 et 20 centimes de moins) que sur les autoroutes. Une équipe de TF1 a fait l’expérience entre Paris et La Baule (450 km), en Loire-Atlantique. En ne comptant que le péage et l’essence, le trajet leur est revenu à 126euros sur autoroute, contre 77 euros sur la nationale. Mais avec deux heures de route en plus…