Le développement improbable des robotaxis fait un boum aux Émirats Arabes Unis
À Abou Dhabi, les robotaxis sortent doucement de leurs phases de test. Il est désormais possible de passer commande auprès de quatre véhicules, un chef qui ne ferait que gonfler dans les prochains mois…
Immobile derrière le volant, les mains sur ses genoux, Moustapha laisse le robotaxi rouler, seul, lors d’un essai à Abou Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, riche pays pétrolier du Golfe qui souhaite renforcer la présence de ces véhicules autonomes. La conduite a été «tranquille» jusqu’à présent, sans incidents notables, rapporte à l’AFP Moustapha, responsable de la sécurité lors de ces essais, organisés par Bayanat, filiale de la société Group 42, spécialisée dans l’intelligence artificielle.
Quatre véhicules sans conducteur, deux électriques et deux hybrides, prénommés TXAI, sont testés depuis novembre dans l’émirat d’Abou Dhabi. Les clients peuvent réserver une course grâce à une application et être récupérés et déposés à neuf endroits définis sur l’île artificielle de Yas. «Ces derniers jours, la plupart de nos clients ont commandé des taxis devant les centres commerciaux ou des hôtels», explique Moustapha.
Une flotte grandissante
À l’issue de la première phase d’essais, une deuxième débutera dans la capitale émiratie, avec au moins dix véhicules, a indiqué la société. Les robotaxis ont été testés dans divers pays ces dernières années. Fin novembre, une flotte de 67 véhicules a été mise en service à Pékin, mais toujours en présence d’un agent de sécurité en cas d’urgence.
«Passer du niveau L3 (où un agent de sécurité est présent) au niveau L4 (sans agent) serait une étape importante», estime Hasan al-Hosani, PDG de Bayanat, qui dit collaborer en ce sens avec les autorités d’Abou Dhabi.
Les Émirats Arabes Unis ont approuvé le mois dernier une licence temporaire pour tester les voitures autonomes sur les routes, malgré l’absence de législation fédérale à ce sujet, ce qui constitue l’un des plus gros obstacles.
Une réglementation à définir
«Cette technologie est nouvelle et les réglementations relatives à la sécurité et à d’autres aspects opérationnels sont en cours d’élaboration», explique M. Hosani. L’émirat voisin de Dubaï souhaite atteindre les 25% de transports sans conducteur d’ici 2030, afin de réduire les coûts, la pollution et les accidents, espèrent les autorités.
Dubaï compte aussi lancer une petite flotte de taxis autonomes d’ici 2023, ont indiqué les médias d’Etat, et vise les 4.000 véhicules en service d’ici 2030. Ce changement devrait affecter les chauffeurs de taxi, dont la grande majorité aux Émirats sont des travailleurs immigrés asiatiques.