Le Parlement européen se prononce pour la fin des voitures neuves à combustion dès 2035
Le Parlement européen a validé mercredi en fin d’après-midi sa position de négociation au sujet de l’avenir du parc automobile européen, en termes de normes d’émissions de CO2. Les eurodéputés se sont prononcés en faveur d’une interdiction, dès 2035, de la vente de voitures et utilitaires légers neufs qui ne sont pas «zéro émission», donc toutes les voitures à moteur à combustion interne.
Une norme intermédiaire est proposée pour 2030: 55% d’émissions en moins par rapport à l’année de référence 2021 pour les voitures neuves mises sur le marché, et 50% pour les camionnettes.
Le texte du rapporteur, le Néerlandais Jan Huitema du groupe Renew (libéraux, macronistes), a récolté une majorité de voix: 339 pour, 249 contre et 24 abstentions. «Avec ces normes, nous apportons de la clarté pour l’industrie automobile et stimulons l’innovation et les investissements pour les constructeurs automobiles. En outre, il reviendra moins cher pour les consommateurs d’acquérir et de conduire des véhicules à émission nulle», note l’eurodéputé.
«C’est une révolution parce qu’il n’y aura plus de véhicules neufs essence, diesel et hybrides mis à la vente en Europe à partir de 2035», a souligné mercredi la Française (Verts/ALE), présidente de la commission des transports et du tourisme. «Nous aurons 13 ans pour éviter la casse sociale qui sévit dans le secteur automobile. (…) Si l’on s’en donne les moyens, nous arriverons à faire le grand virage technologique et à relocaliser les filières industrielles de la voiture zéro-émission en France et en Europe».
20% des émissions
Le transport routier contribue pour plus de 20% aux émissions de gaz à effet de serre de l’Union, selon des chiffres 2019 repris dans le texte, principalement via les voitures et véhicules utilitaires légers (70% des émissions du transport routier). Et c’est un secteur où les émissions sont en augmentation.
Le Parlement européen avait connu en début d’après-midi une séance de votes chaotique, qui a abouti à remettre sur le métier une partie des propositions législatives autour des ambitions climatiques 2030 de l’UE. Sur la révision du système de quotas d’émission de gaz à effet de serre (pour l’industrie et les secteurs fortement polluants), la création d’un «ajustement carbone» aux frontières extérieures et la création d’un fonds pour accompagner ces changements, le Parlement devra reprendre le travail en commission pour établir sa position commune, avant d’entamer des négociations avec des représentants du Conseil (Etats membres).
Deux autres textes «climat» soumis aux votes en début d’après-midi ont cependant bien été approuvés, ainsi que trois autres textes en fin d’après-midi, tous faisant partie du même paquet de propositions pour rehausser l’ambition climatique 2030 à -55% de gaz à effet de serre (par rapport à 1990). En début d’après-midi, les eurodéputés ont validé la position du Parlement au sujet des émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’aviation.
En fin d’après-midi, ils ont pris position sur les normes d’émissions des voitures et utilitaires légers neufs, mais aussi sur les objectifs contraignants par Etat membre (répartition de l’effort) et sur une meilleure gestion des terres pour favoriser les puits de carbone naturels (forêts et zones humides).
Sur tous ces textes, le Parlement doit désormais entamer des négociations en trilogue, qui feront naitre un compromis avec les représentants du Conseil, institution représentant les 27 Etats membres.