Le prix des billets d’avion explose: vers la fin du low-cost?
Entre l’augmentation des prix des carburants et le contexte géopolitique mais aussi sanitaire incertain, le prix des billets d’avion ne cesse d’augmenter. Est-ce que cela signifie qu’on se dirige vers la fin du low-cost?
Il y a quelques semaines, Brussels Airlines proposait une offre alléchante pour les voyageurs. À l’achat d’un billet pour New York, le second était offert. Résultat: l’aller-retour vers la «Grosse Pomme» revenait seulement à un peu plus 400 € pour deux personnes. Mais de telles offres pourraient bientôt faire partie de l’histoire ancienne.
Le prix du kérosène
Cela n’a échappé à personne, le prix du carburant a fortement augmenté ces deux derniers mois. Le bond des prix du pétrole a donc aussi un impact sur les compagnies aériennes et sur le prix du billet. Dans ce contexte, Ryanair semble avoir tiré son épingle du jeu. La compagnie low-cost irlandaise elle a acquis 80% de son carburant à l’avance à un cours d’environ 65 dollars le baril – contre plus de 100 actuellement – et ne devrait voir ses comptes plombés «que» de 50 millions d’euros sur les 12 prochains mois. Mais d’autres compagnies, moins protégées, risquent en revanche de devoir augmenter davantage leurs prix.
De nouvelles incertitudes
Comme leurs concurrentes «historiques», les compagnies low-cost ont beaucoup souffert de la crise sanitaire liée à la Covid-19 et n’ont pas retrouvé de rentabilité en 2021. Alors que le secteur espérait repartir de l’avant en 2022, la guerre en Ukraine est venue chambouler ses plans. De plus, on le voit avec le rebond actuel en Chine, la crise sanitaire n’est pas encore terminée. Entre les craintes d’un conflit mondial, l’inflation et les incertitudes liées à la situation sanitaire, de nombreux voyageurs vont privilégier des vacances en Europe cet été. Résultat: il y a actuellement beaucoup de demande pour ces vols et les prix s’envolent.
Nouvelle taxe
Enfin, depuis le 1er avril, une nouvelle taxe sur l’embarquement dans un avion est entrée en vigueur en Belgique. La taxe est de 10 euros pour un passager dont la destination n’est pas située à plus de 500 km à vol d’oiseau de l’aéroport passager le plus fréquenté du pays. Elle est de 2 euros pour un passager dont la destination est plus éloignée, mais est située dans l’Espace économique européen, le Royaume-Uni ou la Suisse. La taxe s’élève à 4 euros pour les autres destinations. Les compagnies aériennes ont la possibilité de s’adapter jusqu’à fin mai.
Les voyageurs «seront prêts à payer un peu plus»
Une chose est sûre: dans ce contexte géopolitique et sanitaire incertain, le prix des billets d’avion va continuer d’augmenter. Est-ce que cela signifie pour autant la fin des vols low-cost? Non. Néanmoins, à l’avenir, il devrait être de plus en plus compliqué de trouver des billets aller-retour à moins de 40 €.
Didier Bréchemier, spécialiste du secteur aérien chez Roland Berger, estime «très probable que les passagers européens voyagent moins loin à l’étranger et privilégient l’Europe», malgré la hausse prévisible des tarifs: «ils seront prêts à payer un peu plus pour rester proches et utiliser des compagnies court et moyen-courrier, dont les low cost».