Les transports en commun aussi se mettent au vert: Voici les initiatives les plus originales
En Belgique ou ailleurs, le secteur des transports en commun investit également pour une mobilité encore plus verte.
Des bus solaires à Munich
En Allemagne, la ville de Munich a décidé de mettre en service un nouveau type de bus. On ne parle pas ici de bus électriques, comme on peut en voir dans d’autres pays européens, mais bien de bus (en partie) solaires. En collaboration avec la startup Sono Motors, chaque bus doté d’un toit solaire est la promesse d’économiser jusqu’à 2.500litres de diesel et de réduire les émissions locales de CO2 de plus de 6,5tonnes chaque année. En pratique, ces bus sont équipés d’une vingtaine de modules photovoltaïques semi-flexibles sur le toit, capables de fournir une puissance totale de plus de 2000W. Ces modules couvrent une surface totale de 12m². Ce système d’énergie solaire va servir bien sûr à alimenter la batterie du bus mais aussi différents services tels que le chauffage, la climatisation ou encore le système de direction de l’engin. Attention, il ne s’agit pas d’un bus 100% électrique mais bien d’un engin hybride, doté d’un moteur diesel et d’une petite batterie 24V. À noter que le simple fait de stabiliser l’alimentation en énergie de la batterie permet de prolonger sa durée de vie et de réduire les coûts de maintenance. Pour commencer, un premier bus de test va tourner dans Munich dès cette année. Il prendra la forme d’une extension, accrochée à l’arrière d’un autre autobus. Il pourra accueillir des passagers et servira surtout à tester le potentiel et le rendement énergétique de cette technologie au quotidien. Le but est évidemment d’en faire circuler un maximum dans les années qui viennent.
Le bio-bus aux excréments humains
Autre technologie aussi inépuisable que la lumière du soleil, nos excréments. Au Royaume-Uni, un bio-bus relie la ville de Bath à l’aéroport de Bristol grâce aux excréments humains et aux déchets alimentaires. Ce bus, d’une quarantaine de places, fonctionne au biométhane, un gaz produit grâce à la fermentation des déjections, de déchets alimentaires, et des eaux usées. La matière première utilisée est directement récupérée depuis les égouts de Bristol d’où elle est envoyée dans une usine pour être transformée en gaz. Les déchets annuels de cinq personnes suffisent à faire rouler ce bus sur une distance d’environ 300kilomètres, soit l’équivalent d’un plein. «L’utilisation de biométhane permet de réduire les émissions de dioxyde de carbone et de dioxyde de soufre de plus de 90% par rapport à un moteur diesel», indique GENeco, la société derrière ce bus. Désormais, des véhicules fonctionnant au biométhane collectent également eux-mêmes les déchets alimentaires de Bristol afin de les amener dans l’usine de traitement. Ce qui permet à des ménages de Bristol de profiter du biométhane au quotidien.
Les bus à hydrogène
En août dernier, la Stib dévoilait son premier bus à hydrogène. Concrètement, le fonctionnement de cette technologie repose sur le principe de l’électrolyse de l’eau. L’électricité permet de séparer l’oxygène (O2) et l’hydrogène (H) de l’eau (H-2O). L’hydrogène est récupéré et stocké sous pression dans un réservoir. Dans le bus, il est ensuite recombiné avec l’oxygène de l’air ambiant dans une pile à combustible, ce qui permet de générer à nouveau de l’électricité, sans rejeter d’émissions polluantes. Avec 300 à 500km pour 40kg d’hydrogène embarqués, l’autonomie est doublée par rapport à un bus électrique. La Stib ne s’intéresse qu’à l’hydrogène produit à l’aide d’électricité renouvelable et il n’y a pas actuellement de réseau de distribution d’hydrogène de taille assez conséquente pour alimenter une flotte complète de bus, ce qui constitue autant de défis logistiques à relever. D’autres villes, notamment françaises, ont testé ces bus d’un nouveau genre. C’est par exemple le cas de Pau qui a lancé une ligne de bus à hydrogène en 2020.
Le transport aérien
Et si l’avenir des transports en commun ne se trouvait pas sur Terre, mais dans les airs? Ce pari, c’est celui de la société lyonnaise Supraways. Cette dernière a en effet imaginé des navettes aériennes placées à six mètres de hauteur et capables de transporter des personnes et des marchandises. Semblables à des petites cabanes de téléphériques pouvant accueillir de sept à neuf personnes, ces navettes à propulsion électrique enjambent littéralement l’espace public à une vitesse allant de 50 à 100km/h. «L’infrastructure aérienne, en acier vert et panneaux photovoltaïques, donne à la navette une fluidité qu’elle n’aurait jamais au sol», indique à 20Minutes Claude Escala, le fondateur de Supraways. Cette solution serait surtout destinée à décongestionner les périphéries des grandes villes qui connaissent des problèmes de mobilité aux quatre coins du monde.
Et en Belgique ?
En Belgique aussi, des initiatives sont prises pour rendre les transports en commun encore plus écologiques. Outre son bus à hydrogène, la Stib a également investi dans de nouveaux bus électriques et des bus hybrides. D’ici 2030, la Stib entend aussi réduire de 40%, par place-kilomètre les émissions de gaz à effets de serre directes et indirectes des voyages effectués sur son réseau. En plus de cet objectif, la Stib a lancé plusieurs initiatives pour améliorer la performance énergétique de ses transports, dont la récupération de l’énergie du freinage du métro qui peut être transformée en énergie électrique retransmise à un autre véhicule en accélération. Du côté du Tec, outre une flotte de plus en plus hybride comprenant plus de 300bus, on réutilise par exemple de l’eau de pluie pour nettoyer les véhicules. C‘est le cas au dépôt de Jumet où le toit permet de récupérer l’eau de pluie pour le lavage des bus. Le Tec s’est aussi engagé à réduire son impact environnemental en interne grâce à la rénovation de ses bâtiments. La SNCB, elle, souhaite «développer davantage une mobilité durable en se concentrant sur les actions susceptibles de générer le meilleur respect environnemental possible». Cela passe notamment par un accroissement de l’efficacité énergétique des trains et des bâtiments, une rationalisation de l’eau, ou encore une réduction et un meilleur tri des déchets.