Tensions sociales chez Ryanair: les syndicats menacent de mener des grèves européennes très bientôt

Les syndicats de cinq pays, dont la Belgique, menacent de mener des grèves chez Ryanair au sein du personnel de cabine dans les semaines à venir si la compagnie irlandaise à bas prix n’accepte pas un «véritable dialogue social».

par
Belga
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Ils se sont accordés sur le sujet jeudi lors d’une réunion à Bruxelles, indiquent-ils dans une prise de position officielle qu’ils ont adressée à l’entreprise. «Des actions sporadiques ou coordonnées pourraient donc avoir lieu un peu partout en Europe à partir du mois de juin», prévient Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE.

En 2018, les syndicats de plusieurs pays européens s’étaient déjà unis pour une grève européenne chez Ryanair, qui avait eu lieu durant l’été. Ils avaient alors exigé que l’entreprise applique les lois nationales du travail dans tous les pays où elle opère. Ils avaient fini par gagner leur bataille. Ainsi, en Belgique, cette législation est appliquée depuis le début 2019. «Un accord assez historique», s’était-on félicité du côté des syndicats.

Peu d’améliorations

Mais, quatre ans plus tard, «peu de choses se sont améliorées, et de nombreux problèmes soulevés en 2018 n’ont toujours pas été résolus», se désolent les syndicats européens, de Belgique (la CNE et son pendant flamand ACV-Puls), de France, d’Italie, du Portugal et d’Espagne. Ils se plaignent qu’il n’y a toujours pas de «dialogue social équitable et transparent» au sein de la compagnie aérienne.

Certaines des doléances syndicales ont déjà été soulignées lors de la grève de trois jours du personnel de cabine de Ryanair en Belgique il y a un mois. Il n’y a pas de service RH local, les fiches de paie ne sont pas claires ou contiennent des erreurs, les stewards et hôtesses n’ont pas accès à l’eau fraîche à bord des avions (à moins qu’ils ne la paient), etc.

L’été menacé?

A cela, déplorent les syndicats des cinq pays, s’ajoutent notamment des conditions de promotion ou de transfert qui ne sont pas claires, de sorte qu’elles peuvent être utilisées comme moyen de pression. Ryanair refuse en outre de se conformer aux décisions de justice et il n’y a pas de liberté syndicale au sein de la compagnie. Par exemple, en Belgique, les travailleurs ne sont représentés que par le syndicat chrétien (ACV-Puls et CNE), mais ne peuvent pas s’organiser dans un syndicat de leur choix.

«S’il n’y a pas de réponse significative de la part de l’entreprise, nous n’hésiterons pas à lancer une action européenne pendant l’été», préviennent les syndicats, sans encore donner de calendrier concret des actions possibles.

Mais, «dès le mois de juin, il y a un risque d’actions de grèves sporadiques ou coordonnées un peu partout en Europe», met en garde Didier Lebbe, de la CNE, qui se félicite que le mouvement lancé en avril en Belgique fasse tache d’huile.