Une «Vélorution» à nouveau prévue à Bruxelles ce 27 août
Le dernier vendredi de chaque mois, des cyclistes se regroupent dans les rues de Bruxelles. Le mouvement n’est pas nouveau mais il occupe une place de plus en plus importante depuis la pandémie.
Ce 27 août, des centaines de cyclistes se donneront rendez-vous, sur le coup de 18h, à la Porte de Namur. Tous ont répondu à l’appel de l’organisation Critical Mass Brussels qui a récemment passé le cap des 10.000 abonnés sur Facebook. Comme chaque dernier vendredi du mois, ils participeront à une «balade manifestative pour le vélo».
Le mouvement Critical Mass n’est pas récent. Son premier événement a été organisé en 1993 à San Francisco. Depuis, il n’a cessé de s’étendre. Aujourd’hui, des centaines de villes à travers le monde ont déjà accueilli une «Masse Critique». En Belgique, la première a eu lieu au printemps 2010 à Charleroi. D’autres ont ensuite été organisées à Anvers, Liège ou encore à Bruxelles. Ces derniers mois, c’est dans la capitale belge que se concentrent ces manifestations.
La «Vélorution»
Mais qu’est-ce que cette «Masse Critique»? «La Masse Critique est une coïncidence organisée. Cela se passe lorsque des cyclistes se retrouvent au même moment et à la même heure et décident de rouler ensemble pour un petit bout de chemin. Cela faisant, ils constatent que plus leur nombre augmente plus le trafic est modéré automatiquement par leur présence, et ainsi que leur mobilité s’en trouve grandement facilitée», explique la branche belge de l’organisation sur son site internet www.placeovelo.be. Critical Mass Brussels invite les cyclistes à être acteur de la «vélorution» et de «convaincre les gens de laisser leurs caisses à la casse». Leurs buts sont multiples: augmenter le nombre de cyclistes dans les villes, militer pour plus d’aménagements pour les cyclistes, créer un espace sans voiture dans les villes, laisser derrière les automobilistes ou encore tout simplement s’amuser et se rencontrer entre cyclistes. Leur arme principale? La bonne humeur.
Alors qu’ils n’étaient encore qu’une poignée il y a quelques années, les cyclistes qui participent aux Critical Mass Brussels sont de plus en plus nombreux. Fin juin, les participants étaient au nombre de 1.000 et fin juillet, ils étaient environ 1.200 dans les rues de Bruxelles. «La Critical Mass a grandi très vite en 2021: nous sommes passés d’environ 400 personnes en janvier à plus de 3.000 en mai. Les deux dernières éditions étaient les plus grands rassemblements de vélos dans l’histoire de la Belgique. Cela montre, que le vélo redevient ce qu’il est: l’un des meilleurs modes de transport en ville. Tout le monde qui a roulé avec nous l’a ressenti: le vélo est de plus en plus le bienvenu à Bruxelles», explique Critical Mass Brussels.
La grogne des automobilistes
Évidemment, ces rassemblements ne plaisent pas à tout le monde, à commencer par les automobilistes. Le 27 août prochain, ils seront nombreux à être bloqués par ce cortège «improvisé». Le collectif est bien conscient de cela. «Quand on veut rentrer voir sa famille après une longue semaine de travail, c’est frustrant de se retrouver bloqué dans la circulation. C’est d’autant plus frustrant, quand on voit un joyeux défilé de gens à vélo passer devant son capot. (À vrai dire, beaucoup de personnes qui roulent avec la Critical Mass étaient dans cette situation avant d’essayer le vélo.) M’enfin. Le passage du peloton ne dure pas plus de 20 minutes, top-chrono», tempère l’organisation.
Le collectif Placeovélo invite les participants à ne pas entrer dans le jeu des automobilistes énervés qu’ils croiseront. Néanmoins, les incidents ne sont pas rares. En 2011, à Porto Alegre, au Brésil, un chauffard a délibérément foncé sur le groupement de cyclistes, faisant plusieurs dizaines de blessés. En mai dernier, à Bruxelles, un cycliste a été tabassé vendredi, le long du Canal à Schaerbeek, en marge de la Critical mass, par trois personnes qui sont sorties d’une voiture. Le participant a reçu des coups à la tête et son vélo a été cassé.
Que vous soyez ou non d’accord avec le concept, si vous êtes un automobiliste, vous savez désormais pourquoi vous risquez d’être ralenti chaque dernier vendredi du mois à Bruxelles. Si vous êtes cycliste, peut-être que cela vous donnera envie de rejoindre la «Vélorution».