Se dirige-t-on vers la fin des sneakers? Cette étude prouve qu’on est encore loin de leur mort programmée
Si les chaussures de ville, plates pour la plupart, semblent bel et bien faire leur grand retour, la mort programmée des sneakers se veut prématurée. La multiplication des plateformes de revente et des ventes aux enchères dédiées aux baskets démontre que les chaussures de sport règnent toujours en maîtres sur la fashion sphère, et une nouvelle étude fait même de la sneaker la chaussure la plus convoitée par les Britanniques.
Voilà quelques jours que la toile s’agite, déclamant à qui veut bien l’entendre que les sneakers vivraient leurs derniers instants. C’est-à-dire que nous nous serions laissé convaincre par leur confort, leur côté pratique, et leur facilité déconcertante à s’adapter à tous les looks, pour se les voir confisquer une fois accros? On refuse, catégoriquement. Et on s’élève même pour prouver que les chaussures de sport, quel que ce soit le nom qu’on leur donne, ont encore de beaux jours devant elles.
Au centre de toutes les attentions depuis plusieurs années, les sneakers ont vu leur notoriété croître avec la pandémie, et le besoin de se tourner vers une garde-robe plus confortable. Un phénomène qui a touché les hommes comme les femmes, qui ont d’une façon plus globale privilégié des vêtements et chaussures bien moins contraignants qu’auparavant pour retourner au bureau. La basket serait même devenue la star du dressing des travailleurs. D’après une étude réalisée par Shoeaholics, relayée par The Guardian, deux Britanniques sur trois porteraient aujourd’hui des sneakers au bureau. Un chiffre qui n’annonce en rien une fin potentielle du règne de l’iconique chaussure de sport.
«La pandémie a accéléré la tendance, car de moins en moins de personnes sont tenues de se rendre dans un bureau formel tous les jours. Mais même ceux qui retournent dans des lieux de travail formels se décident de plus en plus à porter des modèles de chaussures qui auraient été jugés inacceptables il y a quelques années seulement», a expliqué Mark Hoyal-Mitchell, à la tête de Shoeaholics.
Comme on l’a vu ces derniers mois, le trading de sneakers s’est démocratisé, les adolescents et jeunes adultes étant les premiers addicts. Non contente de faire des adeptes partout dans le monde, la basket serait donc devenue l’idole des jeunes au point d’en faire des fanatiques. Le rapport présenté par le journal britannique révèle à ce titre que la plupart des travailleurs britanniques possèdent au moins sept paires de sneakers, les portant en toute circonstance, que ce soit au bureau comme en soirées ou lors de leurs séances de training. Un travailleur sur quatre avouerait même en avoir jusqu’à 10 paires dans sa garde-robe. Le Britannique moyen aurait à disposition un dressing de sneakers d’une valeur d’environ 560 euros. Une somme rondelette pour une espèce en voie de disparition.
Stock X, Wethenew, et Kikikickz, comptent parmi les (très) nombreuses plateformes d’achat et de revente de sneakers, qui se sont multipliées à vitesse grand V ces dernières années. Et il suffit de se rendre sur l’un de ces trois sites pour découvrir qu’il est possible de se faire un petit pactole en revendant des modèles rares, ou issus des collaborations les plus convoitées. Sur les deux dernières, la Air Jordan 1 High Dior est proposée à partir de 8.000 euros, une coquette somme, tandis que de nombreux modèles présentés sur Stock X reçoivent des offres à cinq chiffres.
Réservées à un public plus restreint, les ventes aux enchères de sneakers font également de nouveaux adeptes dans l’univers des collectionneurs. Une des paires les plus emblématiques portées par Michael Jordan a même récemment été adjugée à près de 1,5 million de dollars. Le verdict est sans appel. Si l’on croit fermement à un retour des chaussures de ville – mocassins, bottes, et stilettos en tête – il est peu probable que les sneakers aient dit leur dernier mot.