Après la victoire ukrainienne à l’Eurovision, la Russie largue des bombes au phosphore sur Marioupol
L’Ukraine a accusé l’armée russe d’avoir largué des bombes au phosphore sur l’aciérie d’Azovstal, dans la ville portuaire de Marioupol.
L’utilisation de bombes au phosphore, qui peuvent engendrer d’énormes dégâts, est interdite contre les civils mais aussi en zone densément peuplée, selon une Convention signée en 1980 à Genève.
Une vidéo aérienne, publiée dimanche sur les réseaux sociaux, montre l’attaque de l’usine. Celle-ci n’a pas encore pu être vérifiée indépendamment. Selon des responsables ukrainiens, ces images prouvent que les forces de Vladimir Poutine lâchent des bombes au phosphore 9M22S sur Azovstal, bombes qui brûlaient à plus de 2 000ºC.
«L’enfer est arrivé sur Terre. À Azovstal», commente un conseiller du bourgmestre de Marioupol sur Telegram. L’homme a également publié des photos, sur lesquelles on voit des bombes marquées d’une inscription qui laisse entendre que celles-ci ont été larguées en réponse à la victoire ukrainienne à l’Eurovision ce samedi soir. Des images qui n’ont pas non plus, pour l’heure, pu être vérifiée indépendamment.
Le site industriel d’Azovstal est la seule poche de résistance de la ville de Marioupol, pratiquement réduite en décombres et désormais contrôlée par les Russes. Quelque 1.000 soldats ukrainiens sont toujours présents dans les galeries souterraines de cette immense aciérie, dont quelque 600 sont blessés, selon un de leurs commandants.
Depuis des jours, les proches et certains combattants d’Azovstal enchaînent les appels à l’aide, prenant à partie tantôt la Turquie, les États-Unis, la Chine et même Elon Musk.
Le président ukrainien Volodymr Zelensky a confirmé vendredi soir que «des négociations très difficiles étaient en cours» pour évacuer les soldats gravement blessés et le personnel médical de l’aciérie. Femmes, enfants et personnes âgées qui s’étaient réfugiés dans l’aciérie ont tous été évacués fin avril, grâce une opération coordonnée par les Nations unies et le CICR.