Au procès des attentats de Paris, la parole est désormais donnée aux accusés

Après les parties civiles, place aux accusés: au procès du 13-Novembre, la cour d’assises spéciale de Paris interroge à partir d’aujourd’hui/mardi Salah Abdeslam et ses coaccusés sur leurs trajectoires de vie avant les attentats.

par
AFP
Temps de lecture 2 min.

La cour a clos vendredi cinq semaines de dépositions de parties civiles, qui ont plongé tous les acteurs du procès dans l’horreur et la réalité crue des attaques qui causent encore des blessures indélébiles.

«Il s’agissait là d’une étape importante de ce procès. Durant ces cinq semaines, Salah Abdeslam était présent chaque jour à l’audience, a entendu chacune des parties civiles, et nous étions à ses côtés pour écouter ces douloureux récits», soulignent ses avocats Olivia Ronen et Martin Vettes.

À l’exception du seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, qui s’est à plusieurs reprises adressé aux parties civiles qui déposaient à la barre, justifiant les attentats, les 13 autres accusés ont semblé comme absents de cette longue séquence.

Deux des accusés protestent de leur innocence

Dans le box, seuls deux hommes, accusés à des degrés divers d’avoir participé à la préparation des attaques, ont manifesté leur «compassion» avec les parties civiles, protestant également de leur innocence.

«Très sincèrement, j’en peux plus. Je suis très peiné par tout ce que j’ai entendu», a lancé le 30 septembre Yassine Atar, le frère d’Oussama Atar, vétéran du djihad soupçonné d’avoir coordonné les attentats depuis la Syrie.

Deux semaines plus tard, c’est Farid Kharkhach qui a demandé la parole. «Ces témoignages sont bouleversants. Ils me font saigner le coeur. Je veux préciser qu’on est contre cette idéologie, je ne suis pas un terroriste».

Avec l’examen de la personnalité des quatorze accusés présents (six autres, dont cinq sont présumés morts, sont jugés par défaut) le procès entre dans une nouvelle phase.