Bientôt un euro numérique? La BCE franchit un cap important
La banque centrale européenne franchit une étape supplémentaire dans le lancement d’une version numérique de l’euro. Une décision attendue entre l’essor des cryptomonnaies et les velléités d’autres pays de produire leur propre monnaie numérique comme la Chine.
Une date importante pour le futur de l’euro? Le 14 juillet dernier, la Banque Centrale européenne a dévoilé son intention de lancer un projet pilote pour explorer les avantages et les risques à introduire une version numérique de l’euro. Le projet est prévu pour durer deux ans. Pendant cette période, la BCE vise à identifier une conception possible de la monnaie numérique ainsi que son impact potentiel sur l’économie européenne. Par ailleurs, la banque a certifié qu’il ne remplacerait pas l’euro physique. Ce serait plutôt un à-côté permettant de diversifier les formes de paiement. Les transactions numériques seront tout de même beaucoup plus rapides que de nos jours. La BCE a souligné sur son site web qu’un euro numérique se distinguerait des cryptoactifs, qui ne sont soutenus par aucune institution publique et dont les prix sont sujets à la volatilité. Un euro numérique serait aussi stable que l’euro physique.
Des expérimentations ont été menées dans les quatre domaines suivants: le grand livre numérique de l’euro; vie privée et lutte contre le blanchiment d’argent; limites sur l’euro numérique en circulation; l’accès des utilisateurs sans connexion à Internet et facilitant l’inclusion avec des appareils appropriés. Aucun obstacle technique majeur n’a été identifié pour aucune des options de conception évaluées.
Une forme numérique de la monnaie utilisée par les 19 pays de ce qu’on appelle la zone euro pourrait constituer une alternative aux services de paiement tiers et aux cryptomonnaies comme le bitcoin. L’intérêt pour les cryptomonnaies a explosé ces dernières années. Mais les banquiers internationaux craignent que l’utilisation généralisée de monnaies étrangères ou non réglementées ne déstabilise l’économie européenne. Ce projet pilote semble aussi être une réponse à l’avancée chinoise. Si la Chine a bien décidé de bannir les cryptomonnaies de son territoire, c’est pour mieux lancer son yuan numérique. Pour certains, il est attendu entre la fin de l’année 2021 et le début de l’année 2022. Du côté de l’Europe, c’est une vraie réponse proposée par Christine Lagarde, Présidente de la Banque centrale européenne, et ses équipes qui mettent régulièrement en garde les investisseurs sur la volatilité des cryptomonnaies.