C’est quoi le «subway surfing» qui a coûté la vie à plusieurs ados ?
À New York, les autorités tentent d’enrayer la mode du «subway surfing», qui consiste à se mettre en scène en montant sur le toit d’un métro en marche.
Isa Islam est l’un de ceux qui regrettera toute sa vie d’être allé chercher, à 17 ans, sa «poussée d’adrénaline», comme il le raconte à l’AFP. Ce soir de novembre 2013, avec deux cousins, il avait grimpé sur le toit d’un wagon dans une station souterraine de la ligne F, à Brooklyn.
Plusieurs adolescents sont décédés
À sa première -- et dernière tentative - –, sa tête a heurté une poutre métallique, le sang a giclé et les blessures l’ont laissé partiellement aveugle. «C’était extrêmement stupide», confie-t-il aujourd’hui. «S’il y a bien une personne qui aurait besoin d’une machine à remonter le temps, c’est moi», ajoute-t-il.
Isa, qui avait passé six semaines à l’hôpital, et a subi de «nombreuses» opérations, a survécu, mais certains ont moins de chance. En février, un garçon de 15 ans est mort après avoir chuté depuis le toit d’un métro en marche. Un autre adolescent, originaire du Bronx, était décédé en décembre.
Après ces accidents, la police de New York a rappelé que le métro n’était «pas un terrain de jeu» et que monter sur un wagon en marche est illégal. Même sur le photogénique réseau new-yorkais, le plus vaste des États-Unis (plus de 400 stations), où les voies aériennes offrent des vues spectaculaires sur
la ville.
TikTok et les réseaux sociaux en cause ?
La Metropolitan Transportation Authority (MTA), qui gère le réseau de transports publics, en a appelé à la responsabilité des réseaux sociaux en désignant TikTok, Instagram ou Snapchat.
D’après la MTA, la diffusion de vidéos sur les réseaux au printemps et l’été derniers a fait grimper la popularité du défi. Elle a recensé 928 signalements de personnes voyageant en dehors des voitures, soit plus de quatre fois plus qu’en 2021, et près du double de 2019 (490), dernière année avant la pandémie de Covid.
«S’ils diffusaient des vidéos de personnes jouant à la roulette russe avec des balles réelles, ils se rendraient compte des conséquences. C’est la même chose pour ces enfants qui sont encouragés par ces vidéos de glorification», a récemment fustigé le PDG de la MTA Janno Lieber.
Quelles mesures prennent-ils ?
Un porte-parole de TikTok a déclaré à l’AFP que le réseau «n’affiche pas de vidéos de comportements dangereux connus dans les résultats de recherche», assurant même qu’il oriente les recherches vers des directives stipulant que ce type de contenu n’est pas autorisé.
Snapchat répond qu’il «supprime immédiatement» les vidéos de «subway surfing» s’il en a connaissance. L’un de ces porte-parole explique aussi que des contacts ont été pris avec la MTA «pour discuter des mesures que nous pouvons prendre pour empêcher la diffusion de ce contenu».
Inspiré d’un jeu mobile ?
La tendance fait aussi penser au jeu vidéo «Subway surfers», populaire sur les applications mobiles, où le héros, un graffeur, saute de train en train et court sur les voies pour échapper à un policier.
Mais dans la vraie vie, «ce n’est pas un jeu vidéo», met en garde Isa Islam, qui prodigue aujourd’hui son message de prévention au sein d’une association, «Breaking the Cycle».
«À 110%, ne le faites pas», plaide-t-il.
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