Comment le réchauffement climatique impacte négativement notre sommeil
Le réchauffement climatique nous fait perdre tous les jours quelques précieuses minutes de sommeil.
Le réchauffement climatique a-t-il un impact sur notre sommeil? Oui, selon une nouvelle étude publiée dans la revue «One Earth». Selon les chercheurs à la base de cette étude, le réchauffement climatique nous ferait perdre 44 heures de sommeil par an, soit environ 14 minutes par nuit. «Pour la majorité d’entre nous, le sommeil fait partie de notre routine. Nous passons presque environ un tiers de notre vie endormi. Mais de plus en plus de personnes à travers le monde ne dorment pas assez», explique au Guardian Kelton Minor, chercheur de l’Université de Copenhague.
Des millions de nuits analysées
Une des raisons expliquant ce manque de sommeil est la hausse des températures liée au réchauffement climatique. «Dans cette étude, nous avons prouvé pour la première fois à l’échelle planétaire que des températures plus chaudes que la moyenne érodent le sommeil humain. Et cela pourrait n’être que la face visible de l’iceberg car il est très probable que nos estimations soient très conservatrices», poursuit le chercheur. Il pointe pour cela le manque de données provenant de personnes à faibles revenus vivant dans des pays chauds.
Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de cette étude ont demandé à 47.000 personnes issues de 68 pays de porter un bracelet de suivi du sommeil entre 2015 et 2017. Cela leur a permis d’analyser plus de sept millions de nuits. «Nous avons aussi découvert que les personnes vivant déjà dans des climats plus chauds ressentent une plus grande érosion du sommeil. C’est inquiétant car nous pensions que ces personnes se seraient adaptées».
Certaines personnes plus affectées
Concrètement, notre corps a besoin de se refroidir avant de s’endormir. Ce qui est plus difficile quand il fait chaud. Les chercheurs avancent également que cette érosion du sommeil affecterait plus les femmes, dont le corps a besoin d’être plus refroidi avant de dormir. Les populations les plus pauvres seraient également plus touchées à cause d’un accès plus difficile à des dispositifs de refroidissement comme les volets, les ventilateurs ou la climatisation.
Les auteurs avertissent finalement en pointant les conséquences désastreuses sur la santé du manque de sommeil. L’insomnie est en effet depuis longtemps liée à des risques accrus de troubles cardio-vasculaires, la prise de poids, ou encore la dépression.