Comment les conseils en temps de guerre ont remplacé les astuces beauté dans les magazines féminins ukrainiens
Vogue, Marie-Claire, Elle… On connaît tous ces grands titres de presse féminine, plutôt habitués à traiter de mode, beauté, relations et dernières tendances. Mais depuis l’invasion russe, les éditions ukrainiennes de ces magazines ont revu leur ligne éditoriale. Désormais, on trouve dans leurs pages des conseils pratiques, destinés aux femmes bloquées en zone de combats.
«Aux deux premiers jours de la guerre, nous ne savions pas quoi faire. Mais ensuite, nous avons réalisé que notre magazine constituait une ressource puissante pour aider les femmes à trouver des réponses aux questions sur cette nouvelle réalité militaire à laquelle elles sont confrontées», explique Iryna Tatarenko, rédactrice en chef de Marie Claire Ukraine, au magazine britannique I. «Les lecteurs ont besoin de soutien et de réponses d’experts à des questions auxquelles même le tout-puissant Google est incapable de répondre.» Ainsi, sur le site web du magazine, on trouve aujourd’hui des articles comme «que faire en cas de contamination radioactive», «les essentiels à avoir dans un kit de premiers secours», «comment faire évacuer son animal de compagnie» ou encore «comment accoucher à domicile dans des conditions de guerre».
Sans oublier des conseils psychologiques pour faire face à cette situation exceptionnelle. «Regardez ma collègue Anna: elle est dans un abri anti-bombe toute la journée. C’est psychologiquement très dur et elle est loin d’être la seule dans ce cas», poursuite la rédactrice. «C’est pourquoi nous donnons des conseils d’experts sur la manière de surmonter le stress émotionnel et l’anxiété dans ces situations extrêmes.»
Alors que les combats se poursuivent en Ukraine, des milliers de femmes se retrouvent dans des situations dramatiques. Dans les zones de conflit, il est devenu extrêmement difficile d’avoir accès à un médecin, ou aux produits de première nécessité (nourriture, produits d’hygiène mais aussi serviettes et tampons). Certaines accouchent dans les stations de métro, seul refuge contre les bombardements. D’autres fuient vers les frontières avec leur.s enfant.s sous le bras, sans nourriture ni produits d’hygiène. Certains rapports font par ailleurs état de viols, perpétrés par les soldats russes, dans les zones occupées.
C’est pour venir en aide à toutes ces femmes au quotidien que les médias féminins travaillent aujourd’hui.
Outre l’information, certains journalistes participent également à la résistance de première ligne entre deux articles, en s’enrôlant dans la force de défense territoriale de Kiev.