Décédée dans le naufrage dans la Manche, Mariam rejoignait son fiancé en Angleterre
Âgée de 24 ans, Mariam Nouri Hamadameen avait quitté le nord de l’Iraq avec un objectif en tête: retrouvé son fiancé, qui s’était installé plus tôt en Angleterre. D’après les médias britanniques, elle aurait d’abord voyagé en Allemagne avant d’arriver en France et de prendre le bateau pour rejoindre le Royaume-Uni.
Son fiancé s’est confié à la BCC après la tragédie. Mariam voulait lui faire la surprise de le rejoindre. Elle lui avait un message alors que leur canot pneumatique commençait à se dégonfler. Elle a tenté de le rassurer, en lui assurant qu’ils seraient bientôt sauvés par les autorités.
Malheureusement, les équipes de secours sont arrivées trop tard. Mariam a perdu la vie dans l’eau, tout comme 17 hommes, six femmes (dont une enceinte) et trois enfants. Seuls deux hommes ont survécu au naufrage.
Pour retrouver son fiancé, Mariam avait tenté de passer par la voie légale, explique sa famille. Mais l’ambassade britannique ayant «retardé» la procédure à plusieurs reprises, Mariam a été contrainte de prendre la funeste route qu’elle a empruntée.
«Quand elle a quitté le Kurdistan, elle était folle de joie à l’idée de retrouver son mari», confie sa meilleure amie Imann à la BBC. «Elle était pleine d’espoir et voulait vivre une vie meilleure. Elle a choisi le Royaume-Uni mais elle a perdu la vie. Personne ne mérite de mourir comme ça.»
Ce dimanche soir, une réunion européenne s’est ouverte à Calais pour renforcer la lutte «contre les réseaux de passeurs». Le rendez-vous réunit les ministres en charge de l’immigration allemand, néerlandais, belge, français, ainsi que la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, et les directeurs des agences européennes de police criminelle Europol et des frontières Frontex. Les Britanniques, eux, ont été exclus par la France.
«Ces morts sont trop nombreux» et «nous ne pouvons pas accepter que d’autres personnes meurent», a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin. «Le point le plus important de cette réunion est la lutte contre les passeurs qui se jouent de nos frontières et pays», a mis en avant M. Darmanin, relevant que «la pression migratoire continue et ne cesse d’augmenter», «y compris depuis le Brexit».
Soulignant qu’il s’agissait d’un «problème commun», «européen et britannique», il a rappelé que les autorités françaises avaient arrêté 1.500 passeurs et sauvé 7.800 migrants depuis le début de l’année, tandis que 1.000 policiers et gendarmes sont déployés actuellement sur le littoral nord de la France.
Le naufrage de mercredi est le pire drame migratoire dans la Manche, désormais sillonnée quotidiennement à bord de fragiles embarcations par des migrants tentant de rallier les côtes anglaises.