Déclarée morte, ses proches constatent qu’elle respire encore
En France, les proches d’une octogénaire venant d’être déclarée morte ont constaté avec effroi qu’elle respirait encore.
Depuis le 3 avril dernier, Sylvie, la fille de Claire Koukoui cherche des réponses à ses questions concernant le décès de sa mère âgée de 87 ans. L’arrivée tardive des secours et une situation confuse concernant l’heure exacte de la mort posent question. «Je n’arrive pas à connaître la vérité. Je ne comprends pas ce qui s’est passé,» raconte Sylvie Koukoui au journal Le Parisien. «Ma peine n’en est que plus profonde.» Dans le courant du mois d’avril, elle a porté plainte pour non-assistance à personne en danger, entraînant l’ouverture d’une enquête.
«Mais vous êtes en train de m’annoncer la mort de ma mère!»
Ce sont nos confrères du journal Le Parisien qui ont relaté ces faits dramatiques. Le soir du 2 avril, Sylvie ne parvient pas à joindre sa mère qui vit au sein d’une résidence pour personnes âgées à Vincennes, à l’est de Paris. «N’arrivant pas à la joindre dans son studio, j’ai appelé l’accueil de la résidence. On m’a promis de me tenir au courant», explique Sylvie. Les minutes s’écoulent, angoissantes. Une heure plus tard, la résidence rappelle enfin Sylvie. «L’agent d’accueil m’a finalement rappelé, pour me dire sans ménagement, de revenir le lendemain pour la levée du corps. J’étais sidérée. Je lui ai dit: Mais vous êtes en train de m’annoncer la mort de ma mère!» raconte-elle.
Le Samu rappelé en urgence
Comme l’explique le quotidien français, Sylvie Koukoui se rend immédiatement sur place, accompagnée de sa fille et de son amie Céline Martin, adjointe au maire en charge des séniors à Vincennes. Sa fille monte alors voir sa grand-mère mais elle redescend aussitôt, affolée, expliquant qu’elle a senti un pouls et que le cœur bat encore. La jeune fille alerte alors rapidement le Samu. Céline Martin, elle, rappelle les pompiers. Malgré la réanimation, le décès de Claire Koukoui est prononcé à 0h38, des suites d’un arrêt cardiaque.
Une enquête interne ouverte
Sylvie Koukoui décide alors de saisir la section contentieux opérationnel de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Quelques semaines plus tard, elle reçoit les résultats de l’enquête interne. «Les secours de la BSPP sont appelés une première fois le 2 avril à 22h59 par la gardienne (…) qui a constaté que votre mère était allongée au sol dans sa chambre, retrace la brigade. Au regard des premières informations dont il dispose, l’opérateur déclenche un moyen de secours (…). Poursuivant la recherche d’éléments complémentaires, il guide la gardienne dans la prise en charge (…). Ce faisant, les données alors fournies par la gardienne indiquent à l’opérateur que des signes de rigidité cadavérique sont déjà présents. Compte tenu de ces nouveaux éléments, l’appel est orienté vers le Samu afin qu’un médecin se déplace pour constater le décès de votre maman.» «Or, à ce moment-là, personne ne se déplace», précise Sylvie Koukoui.
«Il n’y a que l’enquête pénale qui permettra de faire la lumière sur les circonstances réelles de ce décès»
La direction de la résidence dans laquelle vivait la victime a réagi en expliquant avoir suivi les règles: «Notre salariée, qui n’est pas une soignante, a respecté le protocole. Elle a appelé les pompiers avant d’être rappelée par les services d’urgence. Nous sommes évidemment peinés par ce décès mais tout est tracé», a indiqué une porte-parole.
Selon l’enquête de la BSPP, une intervention plus rapide des secours n’aurait rien changé. «Au regard de ces constatations physiques, le médecin estime que votre maman était certainement en arrêt cardiaque depuis plusieurs heures,» a expliqué la porte-parole.
«Il n’y a que l’enquête pénale qui permettra de faire la lumière sur les circonstances réelles de ce décès et les éventuelles responsabilités», explique cependant maître Julien Bensimhon, l’avocat de Sylvie Koukoui, qui a demandé les enregistrements des conservations téléphoniques de ce soir-là.