Des images satellites montrent des centaines de blindés russes se diriger vers Kharkiv

Alors que l’armée ukrainienne dit s’attendre à une offensive russe dans l’est «très prochainement», des nouvelles images satellites montrent la progression des troupes russes.

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Rédaction en ligne
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De nouvelles images satellites de la société américaine «Maxar Technologies» montrent un convoi russe long d’environ 13 kilomètres à l’est de la ville ukrainienne de Kharkiv. Selon Maxar, ce convoi observé depuis l’espace le 8 avril dernier est composé de centaines de voitures blindées et de camions russes avec artillerie. Il a traversé le village de Velykyi Burluk en direction de Kharkiv, la deuxième plus grande ville située dans le nord-est du pays.

Une offensive russe attendue «très prochainement»

L’armée ukrainienne a dit lundi s’attendre à une offensive russe «très prochainement» dans l’est, devenu la cible prioritaire du Kremlin, après le retrait des troupes russes des régions du nord du pays et des alentour de Kiev.

«Selon nos informations, l’ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l’est. L’attaque aura lieu très prochainement», a averti lors d’une conférence de presse le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik.

Marioupol va tomber: «Nos munitions s’épuisent»

Les forces ukrainiennes ont aussi indiqué lundi se préparer à la chute de Marioupol, port stratégique du sud-est assiégé depuis plus de 40 jours par l’armée russe et largement détruit.

«Aujourd’hui sera probablement l’ultime bataille» à Marioupol «car nos munitions s’épuisent», a écrit lundi sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale des forces armées ukrainiennes, qui combat dans cette ville.

Les Russes font depuis des semaines le siège de Marioupol, dont la prise leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux sur la bande côtière le long de la mer d’Azov en reliant les régions du Donbass à la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

«Ce sera la mort pour certains d’entre nous et la captivité pour les autres. Nous ne savons pas ce qu’il va se passer, mais nous vous demandons vraiment de vous souvenir (de nous) avec un mot gentil», a demandé la 36e brigade aux Ukrainiens.

«Pendant plus d’un mois, nous avons combattu sans réapprovisionnement en munitions, sans nourriture, sans eau», faisant «le possible et l’impossible», a ajouté cette unité, précisant que «la moitié» de ses membres sont blessés.

«Je suis le premier à trouver la force de dire» que les forces ukrainiennes ne peuvent pas libérer Marioupol, «c’est désormais impossible militairement», avait déclaré dimanche soir sur Youtube Oleksiï Arestovitch, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Une ville martyre, «un exemple»

S’adressant lundi à l’Assemblée nationale de Corée du Sud par visioconférence, M. Zelensky a affirmé que la Russie avait «complètement détruit» Marioupol, et dit redouter que des «dizaines de milliers de personnes» y aient péri.

«C’était une ville d’un demi-million d’habitants. Les occupants l’ont assiégée et n’ont même pas permis d’y acheminer l’eau et les vivres. Les Russes (…) l’ont réduite en cendres».

Il a accusé la Russie de vouloir faire de cette ville martyre «un exemple», appelant la Corée du Sud à aider son pays en lui fournissant des équipements militaires, «des avions aux tanks».

Les forces ukrainiennes ont par ailleurs continué ce week-end à fortifier leurs positions dans l’est, autour du Donbass et dans cette région, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses.