Des records de chaleur attendus en Europe occidentale, toujours en proie aux incendies

La vague de chaleur en Europe occidentale continue dimanche de provoquer des feux de forêt dévastateurs et devait se poursuivre en début de semaine, où elle pourrait faire tomber plusieurs records de température en France et en Grande-Bretagne.

par
AFP
Temps de lecture 5 min.

Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

En France, en Grèce, au Portugal et en Espagne, des incendies ont brûlé des milliers d’hectares, forçant des milliers d’habitants et de touristes à fuir leurs résidences, et tué la semaine dernière plusieurs membres des services de lutte contre les incendies et secours.

«Apocalypse de chaleur» en France

Dans le sud-ouest de la France, la mobilisation des pompiers ne faiblissait pas, particulièrement en Gironde où près de 11.000 hectares de forêt sont partis en fumée depuis mardi, dans un contexte de canicule généralisée. Météo-France a placé 15 départements de l’ouest du pays en vigilance rouge «canicule», signe d’un pic de chaleur extrême.

La journée de lundi pourrait être l’une des plus chaudes jamais enregistrées en France. «La chaleur prend de l’ampleur, la canicule s’étend sur le pays», prévient l’établissement public de météorologie, qui s’attend voir de nombreux records de températures battus, notamment dans l’ouest et le sud-ouest.

Météo France recommande aux habitants des zones concernées d’observer une «vigilance absolue» face à des «phénomènes dangereux d’intensité exceptionnelle». «Dans certaines zones du sud-ouest, ce sera une apocalypse de chaleur» qui pourrait atteindre 44º par endroits lundi, suivie d’une «nuit torride», selon Météo France.

Pour l’heure, dans le touristique bassin d’Arcachon (sud-ouest), au bord de l’océan Atlantique, la progression du feu a ralenti, même si dans la nuit de samedi à dimanche «plusieurs reprises de feu ont menacé les campings de la dune du Pilat, qui ont dû être évacués de leurs gardiens», selon la préfecture de la Gironde.

Au total, plus de 14.000 habitants et vacanciers ont dû plier bagages en urgence depuis mardi.

L’Espagne en lutte contre les flammes

En Espagne, une vingtaine d’incendies de forêt font toujours rage et restent hors de contrôle dans différentes parties du pays, du sud jusqu’à l’extrême nord-ouest en Galice, où les incendies ont jusqu’à présent détruit environ 4.400 hectares de terres cette semaine, selon les autorités.

Dans l’extrême sud, un feu s’est déclaré dans les montagnes des Mijas, près de la ville côtières de Malaga et a jusqu’ici détruit près de 2.000 hectares, selon les autorités locales. Il a provoqué l’évacuation de plus de 3.000 habitants, mais 2.000 ont pu depuis regagner leurs maisons.

«Nous avons travaillé toute la nuit» contre les flammes, a déclaré la ministre régionale de l’Agriculture, Carmen Crespo, à la télévision publique espagnole.

Dimanche, le thermomètre a atteint 39º à Madrid, 39,7º à Séville (sud), et un maximum de 43,4º à Don Benito près de Badajoz (est).

Risque «maximal» au Portugal

Le Portugal connaissait lui une accalmie: dimanche, pour la première fois depuis le 8 juillet, les températures n’y ont pas dépassé les 40 degrés, selon le service national météorologique (IPMA), après avoir atteint jeudi un record historique pour juillet de 47º.

Accalmie également sur le front des incendies: un seul foyer important, près de Chaves à l’extrême nord du pays, était considéré comme actif et «pratiquement maîtrisé» sur 90% de son périmètre selon la protection civile portugaise.

Néanmoins, la quasi-totalité du territoire portugais présentait dimanche un risque «maximal», «très élevé» ou «élevé» aux incendies, en particulier les régions centre et nord.

Selon le dernier bilan connu des autorités portugaises, les incendies de la dernière semaine ont fait deux morts et une soixantaine de blessés. Ils ont ravagé entre 12.000 et 15.000 hectares de forêt et broussailles depuis le début de la canicule.

Le reste de l’Europe pas épargné

Plus au nord de l’Europe, au Royaume-Uni, l’agence météorologique nationale a émis la toute première alerte «rouge» pour chaleur extrême, mettant en garde contre un «risque pour la vie». Le Met Office a déclaré que dans le sud de l’Angleterre, les températures pourraient dépasser les 40 degrés pour la première fois lundi ou mardi.

Le gouvernement britannique a été accusé dimanche de ne pas prendre au sérieux cette vague de chaleur, après que le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson a raté une réunion de crise sur le sujet à Downing Street, et que son adjoint Dominic Raab a semblé se réjouir d’avoir pour la première fois plus de 40 degrés en Angleterre.

Aux Pays-Bas, l’Institut néerlandais pour la Santé publique et l’Environnement (RIVM) a annoncé dimanche un Plan National Chaleur et une alerte au smog en vigueur à partir de lundi sur l’ensemble du pays, prévoyant une hausse des températures dans les prochains jours, jusque 35 degrés lundi dans le sud et jusqu’à 38 degrés à certains endroits mardi.

Ailleurs dans le monde, les températures extrêmes ont aussi provoqué des feux de forêt, notamment dans le nord du Maroc où une personne est décédée et la moitié des quelque 4.660 hectares touchés est partie en fumée, et dans l’ouest du Canada.