Des réseaux sociaux épinglés pour leur manque de protection envers la communauté LGBTQ+
Les réseaux sociaux ne protègent pas assez les utilisateurs issus de la communauté LGBTQ+, selon un nouveau rapport de GLAAD, l’association américaine luttant contre les discriminations envers les communautés gays, lesbiennes et transgenres.
L’association GLAAD a dévoilé les résultats de son rapport Social Media Safety Index 2022. L’examen de ces réseaux sociaux s’est focalisé sur les règles et les pratiques communautaires concernant les utilisateurs de la communauté LGBTQ+ et ce, à travers douze critères: possibilité d’ajouter ses pronoms, mettre en place des règles pour empêcher de mégenrer les utilisateurs ou encore rendre transparente la collecte des informations concernant l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Et les résultats sont décevants.
Echec général
Entre Twitter, YouTube, Facebook, Instagram et TikTok, aucun des réseaux sociaux analysés n’a réussi à atteindre un score de 50 sur 100. Malgré leurs nombreuses mesures annoncées pour le bien-être de leurs utilisateurs, les plateformes sont visiblement encore loin de garantir la sécurité des utilisateurs LGBTQ+ d’après le rapport de GLAAD. TikTok est de loin la plateforme qui répond le moins aux règles de sécurité pour la communauté LGBTQ+ avec un score de 42,51 sur 100.
Si le réseau social chinois a recueilli une note de 100 pour son engagement envers la protection des utilisateurs LGBTQ+, comme toutes les autres plateformes, TikTok a également brillé par sa lutte contre le «deadnaming», cette attitude qui vise à utiliser l’ancien prénom d’une personne transgenre avec son «dead name», et contre le fait de mégenrer un ou une utilisatrice. Pourtant la plateforme a failli dans la diversité de ses équipes, ses relations avec les annonceurs concernant les publicités ciblées et la possibilité pour ses utilisateurs de contrôler précisément les informations récoltées par la plateforme au sujet de leur orientation sexuelle et de leur genre.
«Préoccupations légitimes»
«Bien qu’il puisse y avoir des préoccupations légitimes en matière de sécurité de l’information liées au fait que TikTok soit une entreprise chinoise, je pense qu’il est extrêmement important de garder à l’esprit deux choses: La première est qu’avec toutes ces entreprises, nous avons vraiment très peu de visibilité ou de raison de faire confiance à l’une d’entre elles en matière de sécurité des données – rappelez-vous Cambridge Analytica», a déclaré Jenni Olson, responsable de la sécurité des réseaux sociaux chez GLAAD, à Forbes. «Et deuxièmement, il y a de nombreux exemples de médias et d’experts qui proposent des prises de position sur le fait que TikTok est une entreprise chinoise, où ils exploitent clairement un sentiment xénophobe et anti-asiatique qui est juste vraiment irresponsable et non réfléchi».
Censure
TikTok a souvent été dénoncé pour supprimer des contenus publiés par des utilisateurs issus de la communauté LGBTQ+ ou parlant de sujets à ce propos et même des hashtags. Comme le rappelle le rapport, certains mots-clés comme «gay», «transgender» ou «I am a gay/lesbian» sont bloqués sur l’application dans certaines langues comme le russe, l’arabe et le bosnien. En novembre 2021, TikTok avait même été critiqué pour avoir censuré les voix de synthèse de Disney disant «gay» et «lesbienne».
Concernant le reste des scores, c’est Twitter qui prend la quatrième place des réseaux qui veillent le plus à la sécurité et au bien-être des utilisateurs de la communauté LGBTQ+ avec un score de 44,7 sur 100 suivie de YouTube (45,11). Le groupe Meta s’en sort avec Facebook (46,3) et Instagram (48,38). «Ces entreprises ont un conflit d’intérêts financier inhérent, qui fournit au moins une explication partielle de leur refus de catégoriser certains contenus comme nuisibles ou de les retirer de leurs plateformes une fois qu’ils ont été identifiés», a expliqué le rapport de GLAAD.