Des Ukrainiens envoyés dans des camps russes témoignent: «C’était comme un vrai camp de concentration»
Le 20 avril dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky déclarait dans une interview accordée à BFMTV que certains de ses compatriotes avaient été envoyés par l’armée russe dans des «camps spéciaux» dans lesquels ils sont détenus. Précédemment, les États-Unis avaient déjà accusé la Russie d’avoir installé des «camps de filtration». La diplomate Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, estimait que des dizaines de milliers de civils ukrainiens avaient déjà été envoyées dans ces camps où les forces russes les obligeraient à se réinstaller en Russie.
«C’était comme un vrai camp de concentration»
La BBC a publié le témoignage d’Aleksandr. Cet habitant de Marioupol a été emmené par les Russes dans l’un de ces camps, installé dans une ancienne école dans un petit village au nord-ouest de la ville. «C’était comme un vrai camp de concentration», a expliqué l’homme de 49 ans. Des militaires russes l’ont photographié et ont pris ses empreintes digitales. Ils l’ont ensuite longuement interrogé. «Si quelqu’un était suspecté d’être ‘un nazi ukrainien’, ils l’emmenaient à Donetsk pour continuer à l’interroger ou le tuer», a-t-il affirmé.
«Ça sentait extrêmement mauvais»
Ola a également été détenue dans ce camp. «Il n’y avait qu’une seule toilette et un seul lavabo pour des milliers de personnes. C’était impossible de se laver ou de se nettoyer, ça sentait extrêmement mauvais», a-t-elle raconté à la BBC.
«On a subi des violences psychologiques»
France Info a aussi obtenu le témoignage d’un habitant de Marioupol envoyé dans un «camp de filtration». «Ils prennent nos empreintes, vérifient nos passeports, mais surtout ils soumettent tout le monde à une pression très forte. On a subi des violences psychologiques, avec des interrogatoires très longs et agressifs. Tout ça pour en laisser sortir une dizaine par jour seulement sur les centaines qui attendent», a confié Dimtry.
Ces trois personnes sont ressorties vivantes de ces camps. Mais certains n’auraient pas cette chance. «On ne sait pas combien d’entre eux sont tués», alerte le président Zelensky.