Drame au Venezuela: plus de 230 morts dans les hôpitaux en raison des coupures de courant
Au moins 233 personnes sont mortes entre 2019 et 2021 dans les hôpitaux du Venezuela en raison des coupures de courant, révèle mercredi l’Enquête nationale sur les hôpitaux (EHN), validée par l’Académie nationale de médecine ainsi que par l’opposition.
«En 2019, le nombre total de décès attribuables aux pannes d’électricité au Venezuela était de 17 personnes. Pour 2020, il était de 75 et à la fin de 2021 il était de 141», soit un total de 233 décès sur la période, indique l’étude.
Des médecins des principaux hôpitaux du pays ont participé à l’enquête, qui a été lancée en 2014 pour comprendre les carences du système de santé publique, en proie aux pénuries de médicaments, de fournitures, des coupures d’eau et d’électricité.
Un blackout de quatre jours
Les responsables de l’enquête, regroupés au sein de l’ONG Médicos por la Salud (Médecins pour la Santé) ont commencé à recenser les décès pouvant être attribués aux coupures de courant après le blackout de 2019, qui avait duré quatre jours.
Certains «patients sont morts parce qu’ils avaient besoin d’une ventilation artificielle ou devaient subir une intervention chirurgicale d’urgence et ne pouvaient pas être transférés à l’intérieur de l’hôpital parce qu’il n’y avait pas d’ascenseur», selon le rapport.
L’augmentation du nombre de décès en 2021 pourrait être liée à la pandémie de Covid-19, selon l’étude.
Une ventilation constante nécessaire
«Comme il s’agit d’une maladie avec atteinte respiratoire, les patients les plus sévères ont eu besoin d’une ventilation artificielle constante pendant de nombreux jours. La fluctuation de l’énergie a évidemment des conséquences dans ces cas-là.»
Le Venezuela connaît des coupures d’électricité constantes depuis plus de dix ans.
Le pouvoir du président Nicolas Maduro les attribue généralement à des actes de sabotage ainsi qu’aux sanctions internationales destinées à l’évincer du pouvoir.
Toutefois, les experts s’accordent à dire que la crise énergétique dans les hôpitaux est le résultat d’années de mauvaise gestion et de manque d’investissement.