En 2022, il y a eu plus de fusillade de masse que de jours dans l’année aux États-Unis
Un adolescent de 18 ans a ouvert le feu mardi dans une école primaire à Uvalde, au Texas, tuant 19 jeunes élèves et deux adultes. Le tireur, Salvador Ramos, 18 ans, a été abattu. Ce drame a replongé l’Amérique dans un cauchemar chronique et a relancé le débat sur les armes à feu.
Cette tuerie de masse est au moins la 212e aux États-Unis depuis début 2022, selon l’ONG Gun Violence Archive. Au 145e jour de l’année, cela signifie donc qu’il y a eu plus de fusillades de masse que de jours écoulés depuis le 1er janvier.
L’association GVA recense depuis des années les fusillades ayant lieu dans le pays. Selon elle, une fusillade est dite «de masse» lorsque le nombre de victimes (blessées ou tuées) est de quatre personnes ou plus. Pour établir ce recensement, GVA s’appuie sur les rapports des forces de l’ordre et les articles de presse.
D’après ce sombre classement, la tuerie de mardi est l’une des plus meurtrières parmi les fusillades perpétrées dans des écoles ces dix dernières années. Elle arrive en troisième position, après les drames de Parkland (17 victimes tuées en 2018) et de Sandy Hook (28 morts, dont 20 enfants en 2012). Rien qu’en 2022, il y a eu au moins 38 fusillades dans des écoles, collèges et universités, selon un décompte de CNN.
Le drame d’Uvalde a provoqué une vague de chagrin et de colère outre-Atlantique, relançant, une nouvelle fois, le débat sur la législation encadrant les armes à feu aux États-Unis.
«Combien d’enfants doivent encore perdre la vie à cause de cette violence armée insensée?», déplore le maire de Houston, Sylvester Turner. «Au cours des deux dernières semaines, au moins 23 personnes ont perdu la vie dans des fusillades de masse à Buffalo, New York, et maintenant à Uvalde, Texas», dénombre-t-il. Brisé par ce drame survenu dans son état, le démocrate appelle les législateurs américains à agir et à renforcer la législation sur le contrôle des armes à feu.
Une réclamation que porte également Joe Biden. «Il est temps de transformer la douleur en action», a insisté le président américain, visiblement ému, dans une allocution solennelle à la Maison Blanche. «Quand, pour l’amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes?», a lancé Joe Biden. «Ne me dites pas que nous ne pouvons pas avoir d’impact sur ce carnage.»
«Les fabricants d’armes ont passé deux décennies à promouvoir avec agressivité les armes d’assaut qui leur procurent les plus importants profits», a-t-il dénoncé.
Il s’en est pris aussi à l’opposition républicaine, qui bloque toutes ses tentatives de passer au Congrès des mesures telle qu’une vérification obligatoire des casiers judiciaires et antécédents psychiatriques des personnes achetant des armes.
Le camp conservateur refuse aussi jusqu’ici de remettre en place une interdiction de la commercialisation à des civils des fusils d’assaut, comme celle qui a existé aux États-Unis entre 1994 et 2004 pour certaines armes semi-automatiques.