En Chine, l’intelligence artificielle pour remplacer les juges dans les tribunaux
Les criminels chinois seront-ils bientôt jugés par des robots? Une nouvelle étape vient en tout cas d’être franchie dans cette direction, rapporte le South China Morning Post.
Une nouvelle intelligence artificielle a été testée au parquet du district Pudong, à Shanghai. À partir d’une description de l’affaire, l’IA serait capable d’identifier les crimes, de rédiger un réquisitoire et de suggérer une sentence pour le criminel présumé.
Taux de précision de 97%
Cette IA a passé en revue quelque 17.000 affaires criminelles de la ville, datant des quinze dernières années, pour s’entraîner. Elle serait désormais compétente pour traiter les huit types de crimes les plus courants à Shanghai. Parmi ces chefs d’accusation, on trouve le vol, la fraude, l’obstruction à la justice ou encore la conduite dangereuse.
Toujours en phase de test, l’IA a montré un taux d’exactitude de 97% dans ses jugements.
Un taux impressionnant, mais la déshumanisation de la justice en laisse plus d’un perplexe. «Il y aura toujours un risque d’erreur. Qui sera responsable quand ça arrivera? Le procureur, la machine ou celui qui a créé l’algorithme?», s’inquiète un procureur resté anonyme. «Une intelligence artificielle ne peut pas remplacer un être humain dans le processus décisionnel», souligne-t-il.
Le professeur Shi Yong, qui a développé cette IA, y voit plutôt une opportunité de décharger les procureurs et juges du pays, afin qu’ils puissent se concentrer sur les affaires les plus complexes.